I. HISTORIQUE

1.Le programme de micro-financements du Fonds pour l?Environnement Mondial(PMF/FEM) est en cours depuis six ans et a soutenu plus de 20 ONGs depuis son lancement en Tunisie en 1993 par les financements de plus de 30 micro-projets. Ces projets assurent la jonction entre les activités locales à base communautaire et les domaines focaux du FEM, en particulier la préservation de la biodiversité, l?atténuation du changement climatique, et la protection des eaux internationales. Un des projets s?est intéressé à la couche d?ozone et deux autres au renforcement des capacités des organisations non gouvernementales.

2. Au cours de la phase pilote (1992- 1996) le PMF/FEM a financé 8 projets, dont 2 basés sur l?amélioration des revenus des bénéficiaires en tant que facteur d?encouragement à la préservation de l?environnement.

3. Aujourd?hui le PMF/FEM a accumulé plus de 5 années d?expérience dans la mise en œuvre des projets par les ONGs en Tunisie. Outre son mandat de base qui était d?offrir de petites subventions aux ONG pour entreprendre des activités locales qui prendraient en charge les problèmes de l?environnement global, le programme était aussi destiné à servir de modèle en terme de participation et de démocratie, d?implication de la femme et de populations concernées par la conservation des ressources naturelles, de reproductibilité et de durabilité. Il a aussi cherché à avoir un impact sur les politiques nationales d?environnement en créant une plus grande prise de conscience des questions liées à l?environnement global et en communiquant les enseignements tirés à base communautaire

4. Les succès des projets vont de la promotion des sources alternatives de revenus et d?emplois des communautés vivant de l?exploitation des ressources naturelles sous pression (par exemple Touati , Tajerouine et Abdeladhim) à l?implication des industriels dans la réduction de la pollution hydrique(par exemple, le projet de l?APNES à Sfax) en passant par le test et la démonstration de l?utilisation du tri sélectif des déchets ménagers à El Mourouj et Djerba

II. Contexte

5. Le programme de micro-financements du Fonds pour l?Environnement Mondial en Tunisie a été doté d?une stratégie de pays définissant les lignes directrices des actions à l?avenir et les priorités retenues pour la poursuite du programme dans des bonnes conditions. La préparation de la stratégie du programme du pays, basée sur le processus participatif et ayant impliqué la majorité des ONGs actives en environnement et en développement, a permis d?identifier les principaux défis des années à venir pour faire des ONGs tunisiennes des partenaires à part entière des structures gouvernementales dans l?œuvre du développement

Le partage des leçons tirées de la mise en oeuvre des projets ayant bénéficié des aides du FEM a permis de mettre en relief les difficultés rencontrées par les ONGs tunisiennes d?environnement et de développement pour la conduite des travaux sur le terrain et la réalisation des actions programmées dans les projets. Ces difficultés portent en particulier sur les capacités d?intervention du mouvement associatif tunisien dans le domaine du développement durable.

Les différends diagnostics et bilans établis sur les capacités d?intervention des ONGs pour la mise en oeuvre des activités de protection de l?environnement et de développement ont mis en évidence les atouts des ONGs et les contraintes qu?elles rencontrent. L?atelier national de concertation sur le projet de stratégie du pays du programme a recommandé la préparation de quatre activités considérées comme prioritaires et constituant un préalable à l?émergence d?une dynamique de partenariat impliquant pleinement les ONGs pour soutenir les programmes nationaux dans le domaine du développement durable.
Ces activités sont :
i. l?élaboration d?une stratégie de communication des ONGs et la mise en place d'un système de communication et d'échange d'informations et des données.
ii. la mise en oeuvre d?un programme de renforcement des capacités des ONG tout en cherchant à favoriser l'approche participative et une responsabilisation plus affirmée des ONG sur le terrain
iii. la mise en place de mécanismes de suivi des projets , l?adoption d?indicateurs d?évaluation des projets et la sensibilisation des ONGs à leur utilisation systématique
vi. l?amélioration du cadre institutionnel et financier des ONG et son adaptation aux exigences et nécessités du partenariat Gouvernement-ONGs pour la mise en oeuvre des actions de l?Agenda 21 National .

6. La recherche de complémentarité entre la stratégie du programme de micro-financements du FEM , d?une part , et les stratégies de coopération de la Tunisie avec les autres pays qui la soutiennent en matière de développement durable et de protection de l?environnement, telles que la stratégie d?appui aux ONG du PNUD , d?autre part , favorise la prise en considération des opportunités de partenariat entre ONG et institutions publiques dégagées dans les stratégies d?intervention des ministères de l?Environnement et de l?Aménagement du Territoire, du Développement Economique , de l?Agriculture et de la Femme et de la Famille, pour la protection des ressources naturelles et de l?environnement, et l?amélioration des conditions de vie de la population.

7. La communication et l?échange d?informations et de données ont été considérés comme éléments forts de ces stratégies en relation avec le Réseau de Développement Durable , mis en place par le ministère de l?Environnement avec l?appuie technique et financier du PNUD. Le RDD est présenté à l?annexe 6.
Pour le court terme une priorité absolue doit être accordée aux aspects se rapportant :
- à la communication et l?échange d?informations et de données ;
- à la formation favorisant le renforcement des capacités des ONG.
L'initiative du PMF/FEM se rapportant au financement d'un programme de formation des dirigeants des ONG, exécuté durant la phase pilote du programme, a permis de dissiper certaines hésitations quant aux rôles pouvant être joués par les ONG en appui au développement durable. Le programme de formation des dirigeants des ONG a permis d'identifier les forces et les faiblesses des ONG et de clarifier, pour les ONG et les décideurs, le rôle que peuvent jouer les ONG en complément de l'action gouvernementale et plus particulièrement dans les domaines :
- de la diversité biologique,
- des changements climatiques,
- de la protection des eaux internationales,
- de la désertification,
- de lutte contre la pauvreté et l?amélioration des revenus des populations dont la principale source de revenu provient de l?exploitation des ressources naturelles.

8. Le programme PMF/FEM a mis en évidence certaines limites des ONG et plus particulièrement l'insuffisance de liens de leurs activités à des stratégies sectorielles et au programme standard du FEM et l?absence de qualification en matière de mise en place des bases des données et de leur gestion.
Les groupes de réflexion , issus de l?atelier national sur la stratégie, ont formulé une série de recommandations portant sur :
- la nécessité de créer un réseau d?ONGs au sein duquel les associations peuvent collaborer et garder des contacts réguliers ;
- la nécessité de disséminer les leçons tirées des expériences acquises sur le terrain lors de la mise en oeuvre des projets par la capitalisation du savoir-faire des ongs, d?échanger les données et les informations sur les projets ;
- la nécessité d?élaborer un plan et un programme de formation pour les responsables des ONGs tenant compte de la spécificité régionale et thématique des ONG et des exigences de mise en oeuvre


des projets et visant le renforcement des compétences techniques en matière de préparation, de gestion, de suivi et d?évaluation des projets ;
- la nécessité d?accorder plus d?intérêts à la communication et à la formation en matière de communication pour les ONGs ;
- la nécessité d?accorder une place aux ONGs lors de la mise en oeuvre des projets «réguliers » financés par le Fonds pour l?Environnement Mondial et de développer des liens entre les projets-macro et les micro-projets ;

9. La rencontre des ONGs maghrébines, organisée par le PNUD et METAP en avril 1998 à Tunis, a recommandé :
? L?adoption des recommandations des études réalisées en matière de diagnostic des ONG en Tunisie, au Maroc et en Algérie ;
? Le développement de programmes de renforcement des capacités des ONGs.
? La constitution d?un réseau d?ONGs d?environnement et de développement au niveau maghrebin avec des points focaux nationaux ;


III- JUSTIFICATION ET OBJECTIFS

10. Le présent projet propose une série d?activités visant à renforcer les capacités d?intervention des ONG dans la perspective de faire de ces organisations des groupes organisés capables de prendre une large part dans l?identification, le montage, l?exécution, le suivi et l?évaluation des projets

Ce renforcement de capacité aidera à la mise en œuvre de solutions locales aux problèmes de l?environnement susceptibles d?avoir un impact positif au niveau global.

11.Le dernier atelier national des ONG partenaires du FEM, tenu à Tabarka les 5 et 6 décembre 1998 a constitué une nouvelle occasion aux organisations participantes pour réitérer leur demande relative à l?application des recommandations des ateliers de Sidi Thabet (1997) et de Hammamet (1996) et des groupes de travail portant sur le renforcement des capacités des ONGs en communication et échanges d?expériences inter et intra ONG.


12. L?auto-évaluation des projets et les réflexions menées dans les groupes de travail ont identifié les forces reconnues du programme PMF/FEM et quelques domaines dans lesquels il a encore besoin d?être renforcé.

Au nombre des forces avérées du PMF/FEM qu?il faudrait conserver et qui serviront dans la conduite de la prochaine phase opérationnelle, on note :

? Une demande sans cesse croissante de projets et un accroissement continu de la prise de conscience des responsables des Ong des liens, très étroits, entre les actions communautaires, la dégradation de l?environnement local et la sensibilisation des populations aux problèmes de l?environnement.

? Une approche participative à base communautaire qui accroît la prise de conscience des populations quant aux questions de l?environnement local et national

13 Les vastes domaines dans lesquels le programme a besoin d?être renforcé sont :

? Démontrer les avantages environnementaux des projets PMF/FEM par une mise en œuvre plus centrée des programmes sur les thèmes du FEM, un renforcement accru des capacités des ONG, un meilleur contrôle et évaluation des projets, et une communication et un échange d?expériences plus effectifs et plus structurés, pouvant aider à assurer la durabilité des projets et du programme.








14. Le PMF/FEM joue un rôle unique dans le renforcement de la stratégie du pays. Comme l?a démontré la récente évaluation indépendante au niveau global, il n?y a « pas de mécanisme comparable pour créer une prise de conscience et un renforcement des capacités en matière d?environnement à travers un spectre aussi large d?acteurs dans les pays bénéficiaires ».


15. L?objectif général du projet peut se définir comme suit : renforcer les capacités d?intervention des ONGs d?environnement et de développement dans le domaine de la communication et d?échange des données et d?informations pour faire en sorte que la conservation des ressources naturelles, la lutte contre la pauvreté et les projets de développement durable soient compris et appliqués par l?ensembles des acteurs dans un cadre de concertation et d?échange d?expériences et d?informations

III. ACTIVITES DU PROJET ET RESULTATS ESCOMPTES

16. L?objectif du projet sera atteint par les résultats qui cherchent à s?attaquer aux contraintes et faiblesses, mises en évidence par les diagnostics menés sur les Ong et les travaux des groupes de travail émanant de l?atelier national sur la stratégie du programme du pays

Résultat 1 : Diagnostic sur le niveau d?équipement des Ong dans le domaine de la communication et de la collecte et de l?échange des données et de l?information et mise en œuvre du cadre stratégique de renforcement des capacités des Ong dans ce domaine

13. De gros efforts ont été faits au cours des phases pilote et opérationnelle pour améliorer les conditions de traitement de l?information chez les ONGs, mais il y a un effort particulier à entreprendre en matière d?exploitation de ces données et plus particulièrement leur échange entre les ONGs et avec les partenaires gouvernementaux agissant dans le domaine du développement durable

18. La première étape du projet est de finaliser le diagnostic pour définir les besoins exacts des ONGs en matière d?équipement et d?accessoires informatiques et de logiciels pour permettre leur mise en réseau et leur connexion au RDD

Activités :
1.1. Finaliser le diagnostic
1.2. Définir les critères de mise en réseau.
1.3. Approuver les critères par le Comité National
1.4. Arrêter la liste des Ong bénéficiaires
1.5. Mettre en place les spécifications d?une base de données sur les ONGs et leurs actions en matière d?environnement et de développement









1.6. Mettre 10 ONGs en réseau et les connecter au RDD ( réseau de développement durable
1.7. Organiser un forum d?échange d?expériences sur les acquis et les leçons tirés des projets financés par le FEM , leurs impacts sur l?environnement et le développement durable (impacts environnementaux et sociaux, méthodes d?évaluation, indicateurs


Résultat 2 : Mise en place d?un programme de renforcement des capacités des Ong. en matière d?échange d?informations

22. La réalisation des objectifs et activités du PMF/FEM dépend d?un renforcement effectif des capacités des Ongs. L?objectif stratégique du programme d?assurer l?adéquation du PMF/FEM avec les projets opérationnels du FEM Macro et les programmes sectoriels gouvernementaux ne peut être atteint que par un renforcement des capacités, surtout en matière d?échange d?informations , de gestion des données , de conduite des projets, de leur suivi et évaluation.

23. Les ateliers de formation des cadres des Ong constituent d?importantes occasions d?échange d?expériences et de dissémination des leçons apprises sur le terrain Ces ateliers permettront de faire des comparaisons entre les différentes situations vaincues par les ONGs et de démontrer les procédures les plus avantageuses en utilisant les exemples de projets PMF/FEM les plus réussis.

24. Le succès du PMF/FEM dépend des chefs des projets responsabilisés par les ONGs. Il est important de reconnaître la nécessité de capacités techniques additionnelles dans les domaines et programmes opérationnels du FEM pour ces chefs de projets. Les échanges d?expériences dans les domaines de la Biodiversité, l?écologie générale, et d?autres domaines du développement durable, constituent un apport appréciable en matière d?assistance technique, mobilisé au sein des ONGs.
Les échanges d?expériences à travers la formation et l?expertise extérieure et la mise en réseau, permettent d?exploiter un ensemble inestimable de connaissances, d?expériences et de techniques locales disponibles chez les Ong et les populations locales bénéficiaires des projets.
Les échanges d?expériences permettent de renforcer les capacités des ONGs en matière de contrôle-évaluation, de mobilisation des ressources et de communication.
25. Les activités de renforcement des capacités projetées mettront l?accent sur les connaissances acquises et les expériences réussies chez les ONGs.

Activités :
2.1-Préparer et diffuser le programme de formation
2.2-Organiser un atelier de formation à l?intention des cadres des ONGs responsables des projets afin qu?ils puissent apprendre les uns des autres, portant sur l?échange d?informations.
2.3-Former un à deux cadres par ONG à l?utilisation des données et à l?accès aux réseaux d?information existants (INTERNET, INTRANET, RDD , observatoire de l?environnement
2.4-Fournir l?assistance technique requise pour l?utilisation des outils Internet (Email, Web, News group),la confection des pages Web et la création des sites sur INTERNET et leur hébergement.
2.5-Fournir la formation requise pour l?échange inter-Ong des données sur les projets.
2.6-Organiser un atelier thématique de formation portant sur la communication et les bases de données ;

Résultat 3 : Elaboration et mise en œuvre d?une stratégie en matière de communication

26.-L?échange systématique d?informations sur les projets contribuera à la dissémination des expériences réussies reproductibles et de «meilleures pratiques ».
Le programme a accumulé une somme importante de connaissances sur les projets qui peuvent avoir d?extraordinaires avantages au niveau national à travers une application et une diffusion plus larges. Les approches et techniques éprouvées seront partagées et communiquées aux ONG intéressées, et «prises en compte » dans d?autres programmes en matière d?environnement et de développement aux niveaux des Ong, des structures gouvernementales, du système des Nations Unies, du PNUD, du FEM, et des autres bailleurs de fonds. A cet égard, une stratégie en matière de communications sera élaborée pour compiler, développer et diffuser les informations auprès des autres parties intéressées.
Une stratégie de communication aidera le programme PMF/FEM à se procurer des ressources additionnelles et d?encourager le cofinancement(ONG, secteur privé, donateurs internationaux, agences gouvernementales, programmes des agences des Nations Unies).


Activités :
3.1-Développer une stratégie de communication (intra et inter ONGs )
3.2-Elaborer des directives pour mettre cette stratégie en œuvre
3.3-Assurer que toutes les Ongs partenaires du PMF/FEM aient accès au WEB.
3.4-Diffuser systématiquement les documents des projets, les rapports d?activités périodiques et les rapports de suivi et d?évaluation.
3.5-Porter les projets à l?attention des médias et des bailleurs de fonds.