Renforcement de la capacité des populations pour le renversement de la tendance de pollution et de dégradation des terres dans la commune rurale de Baya
Renforcement de la capacité des populations pour le renversement de la tendance de pollution et de dégradation des terres dans la commune rurale de Baya
Le barrage de Sélingué a été construit en 1976 avec pour objectif principal la production hydroélectrique en vue de satisfaire les besoins croissants en énergie électrique de certaines grandes villes du Mali. Il devait en outre permettre l?aménagement de 1 350 ha pour la riziculture irriguée.
Sa construction sur le Sankarani à 130 km de Bamako a permis la création d?un lac de retenue de 409 km², et a entraîné le déplacement de plusieurs villages, réinstallés en amont et en aval du barrage. Plusieurs communes, dont celles de Baya, ont été affectées par cette construction. Ce qui a eu des conséquences souvent irréversibles aussi bien sur le plan socio-économique qu?environnemental.
C?est ainsi que la Commune Rurale de Baya a payé un lourd tribu, soit une destruction sans précédent de la biodiversité, ce qui a entraîné une forte dégradation des terres. Cette dégradation menace de bouleverser profondément la qualité et l?état futur de la vie des populations dans la commune. Le changement fondamental est la perte de la diversité biologique qui est un indicateur de la richesse des écosystèmes de la localité.
Il y a lieu de noter que la construction du barrage a permis l?aménagement de 1200 ha de périmètre irrigué à Sélingué et 1094 ha à Mandincoura faisant ainsi de Sélingué une zone importante de céréaliculture et d?exploitation maraîchère. Pour maximiser le rendement des champs de céréales, les paysans utilisent massivement des intrants agricoles chimiques. Par conséquent, l?utilisation des produits chimiques par les paysans est en train de prendre une grande ampleur. Ce qui entraîne une pollution qui atteint aujourd?hui une situation inquiétante. Aussi dans la commune, on assiste de plus en plus à une dégradation des constituantes de l?environnement en général et des terres en particulier.
Le présent projet est une réponse à cette préoccupation communale. Il vise à consolider les acquis du précèdent projet, à restaurer les terres dégradées et à éliminer les polluants organiques persistants.

- Etat initial de l?environnement et des ressources du barrage de Sélingué

La zone projet était guinéenne avec un climat plus doux, marqué par une pluviométrie abondante, de 1600 à 1900 mm par an, repartie sur toute l?année. Les sols, très fertiles ne subissaient pas de pression grâce à la faible densité de la population. Le système hydrographique, en plus des deux principaux fleuves, compte des marigots et de rivières pérennes. Les ressources biologiques de la zone étaient très riches : les forêts claires à Isoberlinia doca et les galeries forestières des bords de cours d?eau. Dans les zones agricoles jadis très réduites, on rencontrait des savanes, des parcs à karité et de Néré. Les plaines des nombreux cours d?eau étaient couvertes d?une végétation hydrophile intéressante pour la biologie halieutique : le bourgou et le riz sauvage (oriza bartii), les glacis d?épandage et les plateaux de savane boisés. Les collines cuirassées étaient couvertes de savanes boisées à arborées. Des espèces guinéennes existaient dans les formations végétales. Elles étaient constituées d?espèces ligneuses de bois d??uvre telles l?Isoberlinia doca, Daniela oliveri, Afzelia africa, Khaya senegalensis, Vitelaria pardoxa, Parkia biglobosa et autres. Grâce à la végétation naturelle, les grands mammifères y étaient présents : lions, léopard, hyène, Cob redunca, Cob Défassa, Hippotrague, Bubale, Damalisque, Céphalophes, Singes et de nombreux petits carnivores.
Avant la construction du barrage de Sélingué, les activités économiques des populations portaient surtout sur la culture céréalière, la chasse, l?élevage et accessoirement la pêche et le commerce. Le bois était utilisé pour des besoins de consommation domestique. Le prélèvement du bois de chauffe était faible. Le couvert végétal était mieux structuré grâce à la qualité meilleure des sols, de la rusticité des outils aratoires et des besoins limités de l?autoconsommation. Les petites exploitations permettaient la satisfaction des besoins et les longues jachères permettaient aux sols de restaurer leur fertilité.

- Etat actuel de l?environnement et des ressources du barrage de Sélingué

La température moyenne annuelle varie de 23,7°C à 28,6°C de Baya sur le haut Sankarani à Ségou. Les maxima annuels sont atteints en mars-avril, les minima en janvier. L?évaporation variait de 850 mm à hauteur de la source du Milé, à 1.800/1.900 mm à Bamako.
De nos jours, il y a une baisse drastique des ligneux : les forêts claires se transforment en savanes soudaniennes, les galeries en champs ou prairies. Par conséquent, on constate l?apparition de certaines espèces sahéliennes et la disparition des espèces guinéennes. Le paysage végétal est marqué par les savanes, parcs à karité, néré, tamarinier, baobab, etc., les galeries en dégradation, la diminution des espèces de bois d??uvre telles que le Pteurocarpus erinaceus, Daniéla oliveri, Khaya senegalensis à cause de la surexploitation à la tronçonneuse. La production et la productivité de ces ressources sont en régression à cause de la pression humaine et animale. L?augmentation de la population humaine et de ses besoins en terres de culture, bois d??uvre et de service et la monétarisation des ressources naturelles contribuent au défrichement anarchique, conduisant ainsi à la dégradation des terres et entraînant une régression des ressources naturelles. Aussi l?utilisation intempestive des engrais et des pesticides entraîne la pollution de l?environnement en général. Les difficultés d?accès aux moyens de labour constituent l?une des causes de l?utilisation des herbicides.

? Objectifs spécifiques

? Améliorer et préserver le potentiel productif des ressources naturelles (sol, végétation),
? Renforcer les capacités d?action et d?organisation des populations locales,
? Appuyer les autorités communales en vue d?une une gestion rationnelle et concertée de la biodiversité, et une meilleure prise en compte des problèmes environnementaux dans leur préoccupation,
? Contribuer à l?élimination des Polluants Organiques persistants.

? Résultats attendus

? 25 000 plants d?espèces locales (Parkia , Adensonia, Balazan , Dougoura, Cordyla pinnata, Lingué, Afzelia africana) et autres espèces en voie de disparition sont produits dans la pépinière, essentiellement des espèces mellifères,
? 7200 personnes sont bien sensibilisées et informées sur les effets néfastes de la dégradation des terres, des polluants persistants (POPs) et la nécessité d?entreprendre des actions de restauration des terres,
? Un noyau de formateurs de 30 paysans sera formé sur les techniques (DRS) et les techniques de compostage,
? 200 personnes seront formées par les paysans formateurs dont 25 par trimestre sur les techniques (DRS),
? 60 personnes seront formées sur les POPs et la convention de Stockholm, dont 25 conseillers communaux,
? 200 paysans pratiquent le labour à la charrue pour l?élimination des mauvaises herbes,
? 10 ha de sols dégradés sont aménagés e par la fixation mécanique et biologique protégée,
? 1 000 tonnes de compostes sont produits par 200 paysans donc 5 tonnes par paysans,
? 10 ha de formation naturelle sont enrichis par des espèces en voie de disparition et protégées.

? Activités et stratégies

Les activités suivantes concourent à la mise en ?uvre du projet :
? Information et sensibilisation des populations,
? Renforcement de la capacité des comités de gestion des projets,
? Restauration des terres dégradées,
? Promotion de l?agriculture biologique,
? Plantation en agroforesterie.

La traduction de ces activités s?appuie sur les trois points essentiels de la stratégie suivante :
- le transfert de techniques adaptées de restauration et de conservation des ressources biologiques ;
- la mise en ?uvre d?un réseau de sensibilisation, de communication, d?information et d?éducation des populations et différents groupes d?intérêt autour des questions environnementales;
- les recettes récoltées par le biais de la location des charrues et la vente des plants produits permettront de pérenniser les actions du projet.

Pour réaliser les activités nécessitant le concours de la main d??uvre, les populations cibles seront sollicitées, surtout les femmes qui satisfont une bonne partie de leurs besoins quotidiens grâce aux ressources naturelles. Ainsi le projet amènera les femmes à accorder une importance particulière aux espèces végétales à valeur écologique significative.
Ces actions contribueront à renforcer la capacité des femmes concernant la gestion et la conservation de la biodiversité biologique à travers une utilisation durable de ces ressources, ce qui aura un impact positif sur les ressources naturelles. En terme de synergie, le projet tire profit de l?important réseau déployé ici dans le cadre de la protection de l?environnement. Il s?agit des ONG AMAPROS ou encore Mali 2000.

? Impacts

? Formation végétale et habitats naturels réhabilités;
? Revenus des populations et notamment ceux des femmes augmentés.

 
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Project Snapshot

Grantee:
Action pour le Développement et Contre la Pauvreté au Sahel
Country:
Mali
Area Of Work:
Multifocal Area
Grant Amount:
US$ 49,676.74
Co-Financing Cash:
US$ 7,532.51
Co-Financing in-Kind:
US$ 45,150.08
Project Number:
MLI/SGP/OP4/Y1/CORE/2007/01
Status:
Satisfactorily Completed
Project Characteristics and Results
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SGP Country office contact

Mr. Bakary Konare
Email:
Mrs. Sira Dogomani MARIKO
Email:

Address

UN Common House Bureau 306 East Badalabougou 39, lot 2704
Bamako, BP 120