L?insécurité alimentaire, la sous-alimentation en particulier est les contraintes majeures du développement. Le taux élevé de mortalité infantile au Tchad est souvent une conséquence de la malnutrition. Dans les pays les plus pauvres et particulièrement dans des villages du Tchad, un enfant sur cinq n?atteint pas l?âge de cinq ans. Il est estimé qu?à travers le monde, sept millions de personnes meurent chaque année de suite de la famine et la majorité de ces morts est une conséquence de la sous-alimentation chronique.
Or des investissements considérables ont été réalisés par les gouvernements de plusieurs pays, ainsi que par les agences d?aide dans les programmes spécifiques pour prévenir la malnutrition. Certaines approches utilisées ont privilégié des programmes de repas à l?école, des formations nutritionnelles, l?introduction des légumes exotiques et même des campagnes de fourniture de doses massives de vitamine A pour les enfants.
En récapitulant ces multitudes aides, on peut
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remarquer une dépendance à des solutions importées, sollicitant un personnel externe. Ainsi, lorsque les fonds du programme sont épuisés, il en résulte à la fois un manque de suivi et une absence de prolongement, éléments nécessaires à la durabilité des effets de ces campagnes, pour prévenir et soigner la malnutrition.
Pour la période de 2001 ? 2003, 33% de la population tchadienne souffrait de sous-alimentation et l?apport énergétique moyen était de 2160 kcals par jour et par tête.
Au Tchad en général, et la sous-préfecture de Béssada en particulier, est essentiellement rural. Le secteur agricole occupe près de 85% de la population. Malgré une pluviométrie relativement abondante (zone soudano sahélienne, pluviométrie de 900 à 1200 mm par an) et des ressources naturelles généreuses, la sécurité alimentaire n?y est pas garantie.
De manière générale, et à l?image de la moyenne nationale, les producteurs obtiennent de faibles rendements agricoles à cause des aléas climatiques persistants, d?une insuffisance en équipements agricoles et en intrants (semences, produits phytosanitaires, engrais chimiques, produits vétérinaires) et de l?absence d?un système de crédit agricole pour les cultures vivrières.
Les cultivateurs de la région sont peu équipés. Soules environ 20% des exploitants possèdent un équipage de traction animale. Nombre de producteurs sont handicapés car ils ne peuvent labourer à temps dès le début de la saison des pluies, transporter facilement du fumier pour amender les sols, évacuer rapidement les récoltes et stocker les sous-produits agricoles pour l?alimentation du bétail en saison sèche.
Le sarclage se fait à la main, ce qui entraîne une surcharge de travail et empêche les agriculteurs de respecter les calendriers culturaux de manière optimale.
Ces problèmes sont aggravés chez les femmes. Considérées comme une main d??uvre chez les hommes, elles ne sont pas impliquées dans les prises de décisions concernant les cultures. Elles ont rarement accès aux matériels agricoles de l?exploitation et sont condamnées à cultiver leurs propres parcelles, en plus celles de leurs maris, à la main. Elles font également tous les transports à pieds (recherche de bois et d?eau, évacuation des récoltes à la maison ou au marché), parcourant souvent des dizaines de kilomètres par jour, ce qui augmente la durée et la pénibilité des travaux et les empêche de s?investir dans d?autres activités productives. Les femmes consacrent 3 fois plus de temps aux activités de transport que les hommes et portent 4 fois plus de charges qu?eux.
Les agriculteurs éprouvent des difficultés à se procurer des moyens de travail en raison de la période de soudure qui a tendance à s?allonger (diminution de la pluviométrie depuis quelques années), la totalité de la récolte est soit vendue, soit consommée avant la période des semis.
Les sols ne généralement pas amendés et sont mal travaillés (labours trop profond, rotation des cultures inadaptées) ce qui entraîne leur appauvrissement progressif et de faible rendement. Les engrais chimiques sont chers et peu disponibles et les agriculteurs n?ont pas l?habitude d?utiliser le fumier, pourtant disponible en abondance, ou le compost pour amender les sols. De manière générale, les producteurs ne maîtrisent pas toujours les différents aspects du calendrier cultural (itinéraires techniques des différentes cultures).
Le groupe cible du présent projet est constitué des personnes défavorisées, en particulier les femmes, les groupements féminins de base du canton de Béssada.
Les bénéficiaires finaux sont les populations rurales de la zone d?intervention du projet. La sous-préfecture de Béssada et ses environs, en particulier les groupes vulnérables, femmes, jeunes, enfants et les hommes producteurs, qui bénéficieront progressivement de ces technologies, soient environ 2500 personnes.
La sous-préfecture de Béssada étant une zone essentiellement rurale et fortement enclavée, c?est en améliorant les méthodes agricoles qu?on arrivera à assurer la sécurité alimentaire. En travaillant de manière plus particulière avec les populations rurales et les femmes en particulier, le projet cherche à renforcer la production agricole en mettant un accent particulier sur l?agroforesterie, et de ce fait la sécurité alimentaire voire la malnutrition et ses conséquences.
Pour éradiquer la malnutrition et garantir la santé des mères et celle de la petite enfance, le projet vise à assurer durablement la gestion des ressources naturelles et à promouvoir l?agroforesterie par des méthodes adaptées localement et respectueuse de l?environnement et s?inscrit ainsi dans la ligne des objectifs définis par la Consultation Sectorielle sur le Développement Rural (CSDR, 1999) et la Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté (SNPDR, 2003), ainsi que dans celles des objectifs de Développement du Millénaire 2015.
Le projet cherche également à atteindre ces objectifs en impliquant davantage les groupes vulnérables, notamment les femmes dans le processus de production, récolte, conservation et gestion des ressources tant agricoles que naturelles et les prises de décisions ayant trait à celles-ci et en introduisant des techniques innovatrices de production agricole dans la sous-préfecture de Béssada.
Le Moringa Oleifera est un arbre à très rapide croissance. Originaire d?Inde, le Moringa Oleifera se trouve dans la plupart des pays tropicaux (Afrique, Asie, Amérique). Ses nombreuses utilisations dans divers domaines ont suscité un intérêt international à travers :
- ses graines qui contiennent un poly électrolyte cationique qui a montré son efficacité dans le traitement des eaux en remplacement du Sulfate d?Alumine ;
- l?huile extraite de ses graines est à la fois une alimentaire et une matière première intéressante pour l?industrie cosmétique ;
- au Sahel et particulièrement au Tchad, les feuilles de cet arbre sont consommées comme légume très recherchée sur les marchés. La commercialisation de ses feuilles constitue une source de revenu pour les femmes rurales. Les analyses nutritionnelles ont monté que les feuilles sont plus riches en vitamines, minéraux et protéines que la plupart des légumes ;
- d?autres applications potentielles de Moringa, comme son utilisation dans l?alimentation animale, hormone de croissance végétale, comme engrais vert, font l?objet de nombreuses recherches ;
- au Tchad, bien d?autres vertus traditionnelles sont reconnues de cet a
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