Project Results
Principaux résultats :
La formation
Le projet a permis la formation de plus de 160 personnes originaires de 20 villages de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS). Ce renforcement de capacités en sylviculture de mangrove a contribué à la réussite des activités de reboisement dans la mangrove car il a permis d?améliorer les connaissances sur les techniques sylvicoles, la biodiversité, la problématique de la réhabilitation des sols salés, les impacts des changements climatiques sur les écosystèmes de mangrove, la valorisation et la commercialisation comme moyen de gestion durable des ressources
Les femmes qui sont les plus impliquées dans la cueillette d?huîtres ont bénéficié d?une formation qui a renforcé les capacités de 75 parmi elles dans le domaine des techniques rationnelles de cueillette d?huîtres de mangrove.
Mbam et Bassoul qui sont les villages pilotes du projet ont accueilli des chercheurs sociologues, anthropologues et d?autres spécialités. Ils contribuent, par leurs travaux, à l?amélioration des connaissances socio-économiques et écologiques des terroirs des villages du projet.
L?Education relative à l?Environnement
Le projet a permis la production de deux (02) boites à images pour la formation des adultes aux techniques et technologies appropriées. Une bande dessinée a été conçue comme outil de vulgarisation environnementale à l?intention des élèves. Les six (06) album photos qui ont été produits servent de supports dans les voyages d?échanges d?expériences dans la gestion des ressources naturelles.
Les deux (02) tournois de football et les deux (02) séances de lutte traditionnelle organisés ont permis de réveiller la conscience environnementale des jeunes et de mieux les impliquer dans les activités conservatoires. Les pièces de théâtre sur la conservation de la mangrove réalisées servent de support d?information et de sensibilisation.
Le projet a mis en place un cadre de concertation et d?échange d?expérience entre les communautés villageoises de Bassoul et de Mbam.
Le programme de communication environnementale a permis aux populations des deux villages pilotes et celles d?autres localités de la RBDS de comprendre la vulnérabilité de la mangrove et la nécessité de sa gestion rationnelle et durable. Les populations en général et les femmes en particulier ont abandonné les mauvaises pratiques de coupe des racines des palétuviers liées à la récolte d?huîtres. Le projet a favorisé le développement d?une conscience environnementale chez les femmes, les jeunes et les personnes âgées. La sensibilisation et l?information des populations et des autorités expliquent les comportements modifiés et soucieux de durabilité. Les techniques de cueillette des huîtres par les femmes ont été améliorées. La prise de conscience dans la protection des ressources biologiques a été mise en évidence avec la dénonciation de pécheurs ayant jeté leur filet sur des sites de reboisement déjà reboisés.Le théâtre environnemental, renforcé par les visites de sites, a permis d?instaurer un cadre d?échange d?informations et d?expériences entre les populations de Mbam et de Bassoul.
Les pépinières
Le projet a permis la mise en place d?une pépinière expérimentale de mangrove à Bassoul. Cette infrastructure a été un outil d?apprentissage des techniques de gestion de pépinière et d?utilisation d?espèces de palétuviers dans le reboisement de la mangrove. La pépinière a servi de cadre pour le démarrage de la recherche/développement sur des espèces végétales de la mangrove. Le suivi des paramètres du milieu a permis la mise en place d?une banque de données sur les caractéristiques physico-chimiques du milieu.
La deuxième pépinière concerne des espèces ligneuses locales et fruitières de terre ferme (Ziziphus mauritiana, Adansonia digitata, Tamarindus indica, Khaya senegalensis, Anacardium occidentale, Prosopis juliflora ). Cette mini-pépinière mise en place à Mbam a servi au reboisement des parties à végétation dégradées qui constituait une menace pour les vallées et la mangrove à cause de l?ensablement créé par l?érosion des terres de plateau.
Le reboisement
Les activités de restauration de sites de mangrove dégradés ont permis de reboiser 14 hectares avec les espèces de palétuviers que sont Rhizophora racemosa, Avicennia africana et Laguncularia racemosa. Le littoral de Mbam a particulièrement bénéficié de ce reboisement.
Les populations de Mbam et de Bassoul ont acquis de l?expérience dans les techniques de reboisement des vasières avec des espèces de palétuviers. Le projet a mis en évidence la nécessité de prendre en compte le substrat dans le choix des espèces de mangrove pour le reboisement de sites dégradés en zone de mangrove ; Rhizophora racemosa préfère les vasières non envahies par le sable mais atteintes par l?eau pendant la marée haute. Les capacités en reboisement des populations concernées par le projet ont été renforcées qualitativement et quantitativement. La restauration des zones dégradées a pris en compte les croyances culturelles comme à Mbam où le site de reboisement de Paccin est un ancien lieu de culte. Le suivi des reboisements et de la phénologie a permis d?approfondir les connaissances sur les écosystèmes de mangrove et de renforcer la capacité des partenaires de terrain. Le projet a contribué à la restauration partielle de la biodiversité de certains sites de mangrove grâce au reboisement et à la formation des populations locales.
L?ostréiculture
Une technique durable d?élevage adaptée au milieu a été conçue. Le projet a mis en place des équipements de collecte de traitement et de stabulation des huîtres. Le projet a permis aux femmes d?améliorer leurs connaissance sur les ressources ostréicolesles et les potentialités des sites de collecte d?huîtres. Le projet a initié la concertation entre les femmes de Bassoul et la coopérative ostréicole de Joal / Fadiouth. Les activités ostréicoles ont favorisé la mise en place d?une Banque de données sur les caractéristiques physico-chimiques du milieu de l?espèce d?huître Crassostrea gasar. Des méthodes durables d?exploitation des huîtres de palétuviers ont été acquises à travers cette activité d?ostréiculture.
Le Fonds d?Appui à l?Environnement et au Développement ( FAED)
Le FAED a permis aux membres des structures locales bénéficiaires d?augmenter leurs revenus grâce aux activités génératrices de revenus qui ont accompagné le projet. Il a facilité aux femmes l?accès au crédit et a impulsé le renforcement de la capacité d?auto-financement de ses bénéficiaires. Le FAED a aidé à réduire les pénuries de produits alimentaires (légumes, céréales locales) dans les deux villages. Il a permis la mobilisation des bénéficiaires autour des principales activités du projet au niveau des villages pilotes. La capitalisation des revenus financiers générés a permis d?avoir des ressources additionnelles qui représentent une autre source d?alimentation du fonds. Ces ressources sont réinjectées pour financer des activités économiques. Le volume initialement versé (1.600.000 f cfa) a généré, en 1998/1999, un crédit en circulation de 2.187.000 f cfa, représentant une hausse de 36,68 %. Le recouvrement total des fonds de prêts a été effectif à la fin du projet. Le degré de monétarisation a augmenté dans les villages pilotes de Bassoul et de Mbam.
Mise en place d?un cadre d?échanges intervillageois sur la base du principe d?avantages comparatifs en produits. Mbam et Bassoul qui sont les villages pilotes du projet ont accueilli des chercheurs sociologues, anthropologues et d?autres spécialités. Ils contribuent, par leurs travaux, à l?amélioration des connaissances socio-économiques et écologiques de la zone d?intervention du projet.
IMPACTS DU PROJET
Impacts directs
Le programme d?Education relative à l?Environnement a eu comme impact une diminution des prélèvements de bois et des pertes après captures des produits halieutiques. La pression anthropique sur les ressources s?est réduite dans la zone d?intervention du projet grâce aux connaissances acquises en technologies de transformation et de conservation de certains produits. L?exode des femmes rurales de Mbam et de Bassoul vers les centres urbains a diminué . Le projet a fortement contribué à l?éveil des consciences des femmes en matière de gestion de leurs affaires. Les habitants des villages de Fayako, Mbassis, Djilor qui ont bénéficié de la formation en Sylviculture, régénération assistée et techniques de gestion durable des écosystèmes de mangrove, ont reboisé des sites de mangrove dégradée.
La baisse des pressions anthropiques sur les ressources naturelles a été constatée dans les deux terroirs des villages pilotes du projet à cause de la sensibilisation, de l?éducation environnementale et de l?information qui ont permis de modifier positivement le comportement d?une grande partie des populations de beaucoup de villages. Actuellement on assiste à une régénération naturelle d?espèces de la mangrove au niveau de plusieurs sites du projet où les mauvais comportements ont disparu.
Les impacts du FAED s?articulent autour de la réduction des pénuries de produits alimentaires (légumes, céréales locales) et la mise en place d?un cadre d?échanges intervillageois sur la base du principe d?avantages comparatifs en produits. En outre le couplage entre les activités génératrices de revenus et la protection de l?environnement représente une contribution importante à la réduction de la pauvreté. Le FAED a favorisé une baisse des pressions sur les ressources naturelles en général et de la mangrove en particulier. Les femmes sont devenues moins dépendantes de certaines ressources
Impacts indirects
WAAME est devenu membre actif de réseaux et a assuré (pendant la période d?activités du projet) le secrétariat pour l?Afrique de l?ouest du Réseau pour la Conservation des Mangroves (West African Mangrove Conservation Network). WAAME s?est branchée à Internet grâce à l?appui du Réseau Pesticide Action Network (PAN) et a bénéficié d?un renforcement de capacités en matériel informatique avec l?appui de l?ambassade du Royaume des Pays Bas au Sénégal. WAAME était co-lauréat avec l?ONG chinoise «Friends of the Earth » du prix Global Greengrants Fund (GGF) annuellement décerné aux ONG oeuvrant dans le domaine de la préservation de l?environnement.
Le projet a fait l?objet de communications et d?échanges d?expériences pendant les conférences de Wetlands International, l?Atelier sur la Conservation des Mangroves. WAAME a participé aux travaux de la Conférence sur la Désertification. Il a aussi travaillé avec le réseau International des ONG en lutte contre la Désertification.
WAAME a reçu la sollicitation d?ONG comme CARITAS pour effectuer des séances d?initiation théorique et pratique en technique de reboisement de mangrove. La collaboration entre WAAME et les ONG s?est étendue à l?UICN qui a dégagé un plan de travail pour appuyer WAAME dans le processus de son installation dans la RBDS.
Le projet, en vulgarisant des techniques de reboisement de la mangrove chez les populations de sa zone d?intervention, a poussé l?Etat à intégrer le reboisement de la mangrove dans ses campagnes de reboisement (dont les vacances citoyennes). Avant le projet, l?effort de reboisement était essentiellement concentré sur les zones de terre ferme.
Le comité de gestion mis en place par l?ONG WAAME a évolué et est devenu une association officiellement reconnue suite à l?obtention d?un récépissé. La forte participation de ce comité dans la mise en œuvre du projet lui a permis d?avoir de l?expérience, des contacts qui lui ont permis d?une part d?avoir un récépissé de reconnaissance officielle (ASPOVRECE) et d?autre part de présenter une requête de financement qui a été acceptée par le CNP. Ce deuxième projet intitulé « projet de gestion intégrée de la biodiversité des écosystèmes de mangrove » vient de boucler avec succès ses deux ans d?activités. Il a été mis en œuvre par l?Association Populaire des Volontaires pour la réhabilitation et la Conservation de l?Environnement (ASPOVRECE). Les capacités de cette organisation locale dans la gestion de projet est ainsi prouvée et même renforcée avec cette nouvelle expérience.
Les projets financés par le PMF/FEM dans la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum ont créé un réseau qui constitue un cadre d?échange et de parténariat.
CONTRIBUTION AUX AVANTAGES POUR L?ENVIRONNEMENT MONDIAL
Le projet et d?autres financés par le PMF/FEM ont modifié l?attitude et le comportement des populations des terroirs situés autour des Parcs Nationaux comme celui du Delta du Saloum qui reçoit des milliers d?oiseaux migrateurs venant du continent européen. Les activités du projet ont permis l?implication des acteurs dans le processus de conservation et de gestion durable des écosystèmes de mangrove de la RBDS qui est une Zone Humide d?Importance Internationale. Les résultats obtenus dans le processus de restauration de sites dégradés ont renforcé les possibilités de conservation des écosystèmes de mangrove conformément à la stratégie nationale de conservation de la biodiversité qui est une suite de la ratification de la convention de Rio sur la biodiversité. Le projet a contribué à la restauration partielle de la biodiversité de certains sites de mangrove grâce au reboisement et à la formation des populations locales . Le reboisement d?espèces dans la mangrove et sur terre ferme contribue à augmenter les capacités de captage du carbone.