L?approche socio-économique du projet vise à mettre l?économie au service de la protection de la biodiversité en encourageant des modes de développement durables, par la valorisation économique du cacao et la production du miel. Ainsi les différentes activités socioéconomiques sont la transformation du cacao en produits dérivés et la production du miel.
Les différentes activités mises sur pieds par le projet pour inclure significativement les peuples autochtones sont entre autres : la formation aux techniques de transformation du cacao et ses dérivés et la production du miel ; participation à l?atelier de production des produits biodiversité ; reboisement des espaces dégradés et participation à la création d?une plateforme de dialogue multi acteurs. Le projet assurera une communication de proximité au travers des radios communautaires pour faire passer le message en langues locales. Aussi, lors des réunions communautaires, les traductions en langues locales seront facilitées par des traducteurs/facilitateurs.
Gender Focus
Les femmes dans les communautés des sites pilotes du projet sont de nature très soumises et respectueuses envers les hommes et ont généralement pour rôle de s?occuper du foyer. Par ailleurs, elles utilisent les ressources du parc de façon différente que les hommes ; elles collètent les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) pour la nutrition de leurs familles et le surplus est vendu pour apporter un revenu supplémentaire dans le foyer ; elles sont les protectrices des espaces du fait de leur implication dans la conservation et la gestion durable des terres. Les hommes travaillent en synergie avec les femmes, mais ont une prédominance sur les femmes. Ils effectuent beaucoup plus les travaux difficiles tels que la chasse, la pêche, le défrichement et labour les parcelles pour que les femmes y fassent des champs. Ce projet bénéficiera tant aux femmes qu?aux hommes en ce sens que toutes les activités se feront de façon participative en impliquant au maximum les femmes, les jeunes et les populations autochtones, cibles principales.
Notable Community Participation
Les jeunes participeront à toutes les activités du projet. Une emphase est mise sur la transformation des produits pro biodiversité, la mise en place de pépinières, le reboisement des espaces et l?entretien des plantes pendant toute la durée du projet. Les jeunes participeront à toutes ces étapes de concert avec le conservateur chargé du déploiement des équipes sur le terrain.
Inovative Financial Mechanisms
Parlant de la gestion des connaissances, deux stagiaires académiques ou en insertion professionnelle seront recrutés et travailleront sur la collecte ainsi que la capitalisation des résultats du projet ; une publication et production du document de capitalisation des résultats et leçons du projet seront effectives.
Promoting Public Awareness of Global Environment
Pour promouvoir la sensibilisation du public, des stratégies de communication suivante seront mises en avant : Kits de sensibilisation ; des supports imagés et vidéo ; Gadgets de communication (Dépliants, banderoles, roll-up, autocollants, T-shirts) ; campagne de communication online (Facebook, Twitter, LinkedIn) ; tours médiatiques dans les radios et télévisions en français, anglais et langues locales.
Capacity - Building Component
Sur la base de l?évaluation des capacités, les différents besoins du bénéficiaire sont : capacitation en gender, aménagement des aires protégés et développement des produits pro-biodiversité. Les différentes activités de renforcement de capacités qui seront menées dans le cadre de la subvention sont les suivants : Formation aux techniques de transformation du cacao et ses dérivés suivant un standard bio; formation à la production du miel (les généralités sur abeille, la construction et le suivi d?une ruche, etc.); renforcement des capacités techniques sur la mise en place et de suivi des pépinières; renforcement des capacités des communautés à la défense de leurs droits d?accès à la terre et environnementaux.
Project Results
**** Etude diagnostique des problèmes et défis liés à la conservation de la biodiversité du Parc national de Campo Ma?an (Sud-Cameroun):
L?objectif de ce diagnostic était d?analyser sous divers aspects les impacts du développement des plantations agroindustrielles autours du Parc national de Campo Ma?an, perçues comme des menaces pour les droits des communautés riveraines et de l?environnement. La collecte des données était basée sur l?utilisation combinées des techniques et les méthodes accélérées de recherche participative (MARP), notamment des entretiens semi-structurés, des interviews et focus group discussion (FGD). Ainsi, 07 focus groupes ont été menés avec les femmes et hommes des villages, Ebodje, Nkoadjap, Doumessamebenga, Doumessamedjang, Nko?olong, Bidou 3, Nko?olong, et Nko?ongop ; 01 interview avec chaque chef de village, un entretien avec le conservateur du PNCM, le sous-préfet de Campo, le second adjoint au maire de Campo, le représentant local du WWF bureau de Campo.
Il ressort de ce diagnostic que la dynamique des agro-industries en cours dans les périphéries du Parc laisse présager une intensification des pressions anthropiques dans et autour du parc.
****Mise en ?uvre d?un plan de gestion durable des filières pro-biodiversité afin d?assurer leur collecte durable:
Le plan de gestion durable des filières pro-biodiversité a pour finalité d?assurer la durabilité des ressources naturelles et promouvoir des interventions pour augmenter les revenus des populations cibles. Au préalable, un diagnostic écologique et socio-économique des problèmes et défis liés à la conservation de la biodiversité du Parc national de Campo Ma?an (Sud-Cameroun) a été mené. Ce diagnostic a révélé que la périphérie du parc national de Campo Ma?an perd progressivement son intégrité écologique en raison du développement des plantations agro-industrielles de palmier à huile et d?hévéa dont les principaux promoteurs sont CAMVERT, SOCAPALM et HEVECAM. L?abattage des arbres, la récolte incontrôlée de produits forestiers non ligneux (PFNL) et forestiers, les mauvaises techniques et systèmes de cultures, le braconnage et les conflits hommes-éléphants constituent un défi majeur pour la périphérie du parc. Les communautés impactées par ces différentes pressions sont les pygmées Bakola, Bagyéli et les Bantous. Il s?agit des agriculteurs Bulu, Mvae et Ntumu. À ces populations natives qui vivent dans la région depuis plusieurs générations, se sont ajoutés de nombreux immigrants, d?origines diverses (Ouest, Nord-Ouest, Centrafricaine) attirés par les activités industrielles.
A la suite du diagnostic, l?identification et la caractérisation (le produit, la partie utilisée, le mode usage, le prix de vente, les différents acheteurs et le lieu de commercialisation) des PFNL et des produits agricoles à forte valeur économique présentes dans la zone ont été effectuées. Il ressort de cette analyse que, les produits suivants : Le Bitter cola, l?Allanblackia, la Noisette, la Mangue sauvage, le Fruit jaune, l?Ebam, l?Ekouk, le Mfô, le Njansang, le Rotin, le Bambou de chine, le Cacao, la Noix de coco, le Manioc, la Banane plantain et le citron (Tableau 1) sont les plus utilisés dans les localités. Ces différents produits ont de multiples usages. Ils sont utilisés comme aliment de base dans les ménages et contribuent également à renforcer l?économie familiale par leur vente sur le marché local. Ils sont également utilisés dans la médecine traditionnelle pour le traitement de diverses maladies telles que : la fièvre typhoïde, les maux de tête, le mal d?estomac, et l?infertilité chez les hommes et les femmes. Le prix de vente de ces produits est compris entre 1000 et 15000 FCFA et les potentiels acheteurs sont les Bayams-Sellams qui viennent des villages voisins, des autres régions du pays, mais également des pays voisins.
****Organisation des campagnes de sensibilisation des communautés locales sur la gestion et valorisation des ressources naturelles:
La campagne de sensibilisation des communautés locales portait essentiellement sur la présentation des différentes opportunités de développement des filières pro-biodiversité par la valorisation des produits à forte valeur alimentaire, économique, culturelle et médicinale susceptible de contribuer à l?amélioration des moyens d?existence des communautés riveraines du Parc National de Campo. A cet effet, 06 ateliers (01 atelier par village) ont été organisés et environ 672 personnes ont été touchées dans les 07 villages CIBLES, soit 420 hommes et 252 femmes.
****Renforcement des capacités techniques des communautés sur la mise en place et le suivi des pépinières:
A la suite de la campagne de sensibilisation, les différentes communautés ont vu leurs capacités techniques renforcées sur la mise en place, le suivi des pépinières et la production des engrais organiques à partir des déchets ménagers et agricoles. Au total, 672 personnes ont été touchées dans les 07 villages CIBLES, soit 420 hommes et 252 femmes ; 06 sessions de formation organisées et 60 fiches techniques de mise en place d?une pépinière et production du cacao ont été produites et distribuées. Comme outils de sensibilisation, 50 guides de sensibilisation, 100 fiches de renseignement sur les différentes alternatives de transformation du cacao ont été distribués et 12 posters affichés dans les différentes chefferies et écoles primaires avec pour thème : « Valorisation des filières pro-biodiversité, une alternative économique pour les communautés riveraines du Parc National de Campo Ma?an ». Au cours de ces diverses formations, la liste des cultures et des essences à planter a été dressée d?un commun accord avec les communes concernées. Elle a fait l?objet d?une concertation regroupant les communautés et leurs représentants. Les essences retenues peuvent être groupées en trois catégories d?usage (Cf Rapport final).
****Mise en place des pépinières:
La mise en place des pépinières s?est effectuée produit par l?approvisionnement en graines, la construction des ombrières et la mise en sachet des graines. La récolte des graines de citron s?est effectuée sur d?anciens peuplements privés dans le village Doumessamebenga. Les fournisseurs de graines ont reçu du projet des consignes strictes pour le choix des semenciers (arbres plus) ayant les caractéristiques suivantes : croissance supérieure, fût droit et cylindrique, branches fines et bon état sanitaire. Pour les graines de cacao, l?accent a été mis sur les variétés améliorées de cacao (récolte à partir de 18 mois). L?approvisionnement des sachets en matière plastique (polyéthylène) de dimensions 15 x 25 x 10 cm s?est fait dans une boutique phytosanitaire de la ville Yaoundé.
Trois pépinières volantes de 10 000 plants de cacao (7000 plants) et de citron (3 000 plants) à Nkoadjap, à Doumessamebenga et à Bidoum 3 ont été créées. Les prétraitements (trempage dans l?eau à température ambiante et frottement avec de la terre, etc.) indispensables aux graines de cacao et pour lever leur dormance ont été réalisés avant le semis. A l?aide d?un GPS environ 65 parcelles témoins d?environ 20 hectares au total, au nombre des bénéficiaires ont été répertoriées. Le repérage des parcelles s?est effectué par une visite guidée du site par l?équipe de projet dans chaque village.
****Formation des communautés locales à l?apiculture moderne:
La formation s?est déroulée sur une période de 09 jours, soit trois jours par arrondissement, plus précisément dans les locaux de la mairie de Campo regroupant les communautés de Nkoadjap, Doum-essamebenga et Doumessamedjang ; de l?école publique de Nko?olong regroupant les communautés de Bidou 3, Nko?olong, Nlozok et à la chefferie du village Nko?ongop, pour les seuls bénéficiaires de l?arrondissement d?Akom 2. 06 ateliers de formation (trois sessions théoriques et trois pratiques) ont été organisées. 56 personnes formées, soit un total de 38 hommes et 17 femmes.
La construction des ruches kenyanes et moderne s?est faite avec du matériel local. Des matériaux pour 12 (douze) ruches kenyanes, 16 ruches modernes ont été préparés et le montage a été fait par les populations. Après la fabrication les ruches, un l?appât a été introduit dans chacune d?elles. Il s?agit de frotter de la cire brute sur les parois internes de la ruche, ainsi que et sur chaque barrette. Après s?en est suivi le recouvrement avec un toit.
Les communautés ont été chargées d?installer les ruches dans leur localité respective. L?examen du site a été fait en s?assurant aussi des conditions de mise en place du rucher soient réunies (200 m derrière les habitations et à l?ombre). Des supports ont été mis en place et les ruches y ont été installées en se rassurant qu?elles étaient bien stables et équilibrées.
****Formation des communautés locales sur la transformation du cacao:
Le cacao est une plante couramment cultivée dans les villages cibles. Le contenu de la formation portait essentiellement sur la connaissance du cacao, de ses produits, sous-produits et produits dérivés ; les techniques de transformation du cacao en beurre ; les équipements et matériel de transformation ; l?organisation d?une unité de transformation ; les bonnes pratiques de fabrication et les mesures d?hygiène et de sécurité.
La formation s?est déroulée en deux ateliers, un à Campo et un autre à Niete au profit des communautés de Nkoadjap, Doum-Messamebenga, Doumessamedjang, Bidou 3, Nko?olong et Nlozok. 36 personnes en ont bénéficié, soit 26 hommes et 10 femmes tous des agriculteurs et agricultrices. Pendant la formation, une fiche technique sur la production et la transformation du cacao a été donne aux communautes.
****Distribution des plants de cacao, de citron et des semences pour les cultures vivrières:
Les communautés des villages Nkoadjap, Doumessamebenga et Bidoum 3 ont reçu 10 000 plants de cacao et de citron. A cet effet, 24 personnes ont bénéficié soit 09 femmes et 15 hommes.
Parlant des semences de cultures vivrières, environ 35kg de piment rouge, gombo, pistache, manioc et arachide ont été distribuées aux communautés locales de Nkoadjap, Doumessamedjang, Nlo?ozock, Doumessamebenga, Bidoum 3, Nko?o olong et Nko?o Ngop. Le nombre de beneficiaire s?élève à 65 : 33 hommes et 32 femmes. La distribution s?est fait sous la supervision des chefs de village et était fonction de deux critères à savoir : les personnes ayant répondues favorablement au projet dès le départ et les personnes qui ont participées à la mise en place des pépinières.
****Renforcement des capacités des communautés à la défense de leurs droits d?accès à la terre et environnementaux:
La formation portait essentiellement sur les modules suivants : le statut de défenseur des droits de l?homme et les droits à l?alimentation, à la terre, à un travail décent, à un environnement sain, à la justice ; les droits des communautés en vertu du régime juridique camerounais des ressources naturelles (foncier, forêts, faune, eau, etc.) ; le droit pénal, le droit administratif, la procédure pénale et le contentieux administratif et le leadership et les techniques de négociation et de plaidoyer. 282 personnes ont vu leur capacité en défense des droits fonciers et environnementaux améliorée, soit 108 femmes et 174 hommes.
****Les bénéficiaires ciblés:
Ce projet vise directement les hommes, les femmes (agriculteurs) et les jeunes scolaires et non répartis dans les 07 villages riverains du Parc National de Campo Ma ?an, à savoir : Nkoadjap, Doum-Messamebenga, Doumessamedjang, Bidou 3, Nko?olong, Lozock et Nko?o Ngop.
****Impact sur l'environnement:
La valorisation des PFNL et la mise en place de pépinières ont favorisées la production de plants de bonnes qualité et la création de plantations agro-forestières, permettant ainsi de réduire la pression sur les forêts et ainsi de contribuer à la conservation de la biodiversité.
Bien que l?impact sur l?écosystème dans cette zone après la régénération est certes peu perceptible, il reste tout de même un indicateur pour l?éveil de conscience collectif et individuel. Pour le moyen et le long terme, la qualité des plants réussis jouera un rôle sur les sols et contribuera à équilibrer l?écosystème des zones cibles. L?impact de protection des écosystèmes peut se mesurer à travers la qualité et la quantité des plants et cultures en pleine croissance depuis le retour des pluies en avril 2023. Avec 15000 plants de cacao et citron et cultures réussis, il y?a lieu d?espérer un impact favorable de 30ha d?espace dégradé restauré.
****Les impacts socio-économiques:
L?auto emploi par l?apiculture et la transformation du cacao reste des acquis pour les communautés locales bénéficiaires. Les revenus moyens des ménages bénéficiaires à moyen terme apporteront un changement dans leurs conditions de vie voire leur autonomisation. La culture et la vente des cultures vivrières comme les arachides, le pistage et le gombo pendant la mise en ?uvre du projet ont augmenté les revenus des bénéficiaires. Notons également que le manioc dont les boutures ont été distribués pendant le projet, sont en pleine croissance et plus tard seront une source incontestable de revenue pour les communautés.
****Genre:
La participation spéciale des femmes dans la mise en ?uvre du projet était équitable à celle des hommes. Les femmes autant que les hommes ont bénéficié des opportunités offertes par le projet. Cependant, pour ce qui est du développement des filières économiques pro-biodiversité, les femmes bénéficieront plus que les hommes de ces activités, dans la mesure où dans les localités, elles sont plus impliquées que les hommes dans le secteur de la valorisation des ressources naturelles autour de l?aire protégée.