Conservation et restauration communautaire des zones côtières à travers la gestion des mangroves dans le Parc National de Campo Ma'an (CORESZOM)
Project Snapshot
Grantee:
Appui aux Initiatives de Développement
Country:
Cameroon
Area Of Work:
Biodiversity
Operational Phase:
OP7 Y3 (July 22-June 23)
Grant Amount:
US$ 24,420.00
Co-Financing Cash:
US$ 4,196.00
Co-Financing in-Kind:
US$ 19,483.00
Project Number:
CMR/SGP/OP7/Y3/STAR/BD/2022/01
Start Date:
11/2022
End Date:
4/2024
Status:
Currently under execution
Project Characteristics and Results
Significant Participation of Indigenous Peoples
Afin d?assurer une participation effective des Peuples Autochtone Bagyélis, le projet prévoit la détermination et le respect d?un quota de représentativité des Bagyélis aux séances de renforcement des capacités organisées par le projet, ainsi que le renforcement du pouvoir économique de cette cible à travers le soutien aux activités liées à l?émergence de l?entrepreneuriat vert. Il est aussi prévu que les séances auxquelles participeront les Bagyélis voient la présence d?un facilitateur endogène pour la traduction en langue vernaculaire.
Gender Focus
L?analyse sexospécifique de la zone du projet indique que les femmes, au même titre que les hommes, participent activement à plusieurs activités (recherche du bois, fumage du poisson, pêche des palourdes, collecte des racines de palétuvier), mais sont structurellement plus vulnérables que leurs homologues hommes par les déficits liés au caractère informel de leurs activités ainsi que par de nombreuses pesanteurs socioculturelles subies.
Les actions du présent projet sont adaptées à la réalité socioculturelle locale. Elles sont conçues pour être menées de concert avec les acteurs de développement locaux, pour ne pas bouleverser les rapports humains ou le régime traditionnel. Elles permettront une valorisation des femmes en général, et de leur apport au bien être des communautés. De ce fait, le projet développera une approche de travail axée sur le renforcement des relations de pouvoir entre homme et femme. Comme avec les Bagyélis un accent particulier sera mis sur : La représentativité des femmes aux activités et le renforcement du pouvoir économique des femmes sur l?entrepreneuriat vert.
Capacity - Building Component
Le projet devra faire appel à un spécialiste en structuration des organisations, afin d?animer le panel d?activités liées à la gouvernance au sein des entités paysannes.
Les actions sur le renforcement des capacités comprennent : (i) la formation des communautés aux enjeux liés à la dégradation des espaces de mangroves et forestiers ; (ii) formation des entités communautaires sur le plan d?affaire, le bobbying/plaidoyer, le leadership, l?animation ; (iii) Formation des bénéficiaires (entités communautaires, fumeurs de poisson, pêcheurs?) sur l?économie verte, les techniques sylvicoles et à la gestion d?entreprise communautaire de pépinière ; (iv) Mise en place des pépinières villageoise ; (v) Formation des communautés à la fabrication, et à l?utilisation des fumoirs et foyers améliorés.
Inovative Financial Mechanisms
Le projet débutera par une étude de référence. L?atelier de restitution des résultats de ladite étude sera l?occasion de partager les connaissances et informer les différentes parties prenantes du projet sur les grandes lignes du projet.
Au terme du projet, il sera produit un poster récapitulatif des résultats du projet ainsi qu?une brochure dans laquelle seront capitalisées les leçons apprises du projet. Le rapport narratif final du projet sera partagé avec l?ensemble des parties prenantes, disponible en version physique et consultable.
Emphasis on Sustainable Livelihoods
Le projet prévoit appuyer les activités liées à l?entrepreneuriat vert. Il s?agira de soutenir les activités économiques qui limitent les émissions de gaz à effet de serre, réduisent l'empreinte écologique, minimisent la pollution et économisent les ressources (pépiniéristes, artisanat, agro-écologie?).
Notable Community Participation
Les jeunes seront impliqués à divers niveaux dans le cadre du projet. Le projet ciblera au moins une entité communautaire constituée de jeunes, qui bénéficiera des articulations liées à l?amélioration de la gouvernance au sein des entités communautaires.
Aussi leur implication sera effective tout au long des activités liées à la restauration des espaces de mangroves dégradés. Ils bénéficieront des formations sur la sylviculture, et plusieurs seront impliqués dans le suivi des pépinières ainsi que lors de l?opération de restauration des espaces dégradés.
Promoting Public Awareness of Global Environment
Un dépliant présentant de façon globale le projet sera élaboré et mis à la disposition de toutes les parties prenantes et du public. Des plaques signalétiques du projet seront installées sur les sites des activités pour large visibilité. Une couverture médiatique sera assurée tout au long de la mise en ?uvre du projet et d?avantage lors de la célébration des Journées mondiales/internationales de l?environnement, de la diversité biologique, des zones humides, des forêts.
Project Results
*Situation de référence des activités menées sur l?intégrité des espaces de mangroves Parc National de Campo?o Man (PNCM) :
L?étude de la situation de référence des activités menées sur l?intégrité des espaces de mangroves du PNCM a été menée dans les quatre villages suivants : Itonde Fang, Mabiogo, Nazareth et Nyamalandé. Cette étude a couvert période allant du 06 au 28 Janvier 2023. Elle a mobilisé toute l?équipe de mise en ?uvre du CORESZOM au sein de AIDE. Les phases qui ont émaillées cette étude sont les suivantes : la revue bibliographique, la collecte des données sur le terrain et la phase traitement, analyse et rapportage du rapport de l?étude.
La phase bibliographique a consisté en la consultation des documents relatifs au sujet de manière globale, mais spécifiquement il s?est agi de revisiter la documentation sur la zone d?étude.
La collecte des données quant à elle s?est vue scindée en deux, une partie enquête auprès des personnes ressources (fiches d?enquête), et une partie inventaire forestier dans les paysages de mangroves de la zone d?étude. Vingt-huit personnes dont 9 femmes et 19 hommes ont été interviewées dans le cadre de cette étude, dans les différents villages de l?étude, mais aussi à Campo ville dans les différents services du Parc Marin (récemment crée) mais aussi du Parc terrestres. L?inventaire forestier des mangroves a utilisé un taux de sondage à 0,5% pour une superficie estimée à 6 ha. Cependant les résultats du Schéma Directeur d?Aménagement des Mangroves du Cameroun élaboré par le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) en 2014, ainsi que l?Atlas des Mangroves du Cameroun, ont servi de base complémentaire lors du traitement et de l?analyse des données.
Le traitement des données a commencé par le dépouillement et codification. L?analyse pour sa part s?est effectuée sur Excel 2010.
Il ressort de cet état des lieux que dans les villages cibles du projet, les activités menées par les populations ne contribuent pas à une forte dégradation des forêts de mangroves. Le taux de dégradation à l?hectare est bas. Il a également été constaté que ces villages sont majoritairement habités par des autochtones qui pour la plupart, la connaissance sur l?importance des mangroves ne va pas au-delà de la protection contre l?érosion et contre les vagues de la mer. Du fait de la disponibilité des forêts de terre fermes autour d?eux, ils orientent leurs efforts sur ces sites comme ils ont vu faire leurs parents avant eux. Toutefois, la zone reste soumise à plusieurs pesanteurs locales grandissantes, qui se présentent comme des risques potentiels pouvant dégrader les paysages de mangroves. En bonne place on peut citer :
- La pression démographique et les activités humaines en raison de la densité grandissante de la population et des activités humaines, telles que l'agriculture, la pêche et l'exploitation forestière. Cette pression démographique est exacerbée avec l?installation des plantations agroindustrielles dans la zone ;
- L?urbanisation des villes de Kribi (port de Kribi) et Campo (installation des agro-industries) qui sont en expansion rapide, ce qui entraîne une pression accrue sur les zones côtières. Cette urbanisation peut entraîner la destruction des mangroves pour la construction de bâtiments et d'infrastructures ;
- L?exploitation forestière illégale des mangroves pour le fumage du poisson et le bois d??uvre peut entraîner une déforestation et une perte d'habitat pour la faune et la flore.
Ainsi, le renforcement de l?éducation environnementale, de la communication et la sensibilisation des populations locales reste un élément clé pour assurer la sauvegarde des forêts de mangrove du PNCM.
* Organisation des sessions de sensibilisation et de formation des communautés riveraines du PNCM sur les enjeux liés à la dégradation des espaces de mangroves et forestiers :
Dans le cadre du présent projet des sessions de sensibilisation et de formation des communautés riveraines ont été organisées. L?objectif était de sensibiliser les communautés et les autorités locales sur le rôle et les enjeux liés à la dégradation des forêts de mangroves. Les mangroves sont des écosystèmes côtiers essentiels à la biodiversité, à la protection des côtes contre les tempêtes et à la régulation du climat, mais aussi, contribuent à la subsistance des communautés riveraines. Cependant, ces écosystèmes sont sujets à des menaces diverses à l?instar de l?exploitation forestière illégale, la pollution et le développement non durable.
Cette activité visant à réduire les menaces suscitées dans le PNCM, s?est déroulée sous forme de causeries éducatives au sein des villages Ebodje, Mabiogo, Nyamalende et Nazareth.
Quatre sessions de sensibilisation ont permis d'informer les habitants sur l'importance des mangroves et les conséquences de leur dégradation, en se basant sur l?étude de référence réalisée. L?équipe dédiée à l?activité a exposé des présentations visuelles pour illustrer les différents enjeux liés à la dégradation des mangroves.
Les quatre autres sessions de formation ont quant à elles permis d'initier les communautés dans l'adoption de pratiques plus durables. Les habitants ont été édifiées sur les techniques de pêche responsables et de reboisement des mangroves. Les sessions ont aussi permis de mettre en avant l?importance de la collaboration entre les différents acteurs locaux pour une gestion durable des ressources naturelles en général.
Un total de 121 personnes dont 43 femmes et 14 jeunes (15-19 ans) et 64 hommes ont participé à cette activité. Les séances ont par ailleurs vu la participation de deux agents des services de la conservation du parc Marin Manyange na Elombo-Campo.
Cette activité d'organisation de sessions de sensibilisation et de formation a rencontré un vif succès. Les habitants des quatre villages ont exprimé leur intérêt pour la préservation des mangroves et leur volonté de s'engager dans des pratiques plus durables. Ils ont également fait part de leur souhait de participer activement à la protection de ces écosystèmes.
* Diagnostic organisationnel, technique et économique des entités communautaires :
Le diagnostic a permis de procéder à une analyse de la situation actuelle des associations communautaires, afin de déterminer les besoins et lacunes en termes de compétences et de ressources. Le diagnostic a touché quatre (04) Organisations Paysannes (OP) dans trois villages, il s?agit de : l?association « Ntabe Nlam » du village Nyamalandé ; l?Association des pisciculteurs du village Mabiogo ; l?association « Amie sincère » du village Mabiogo ; et l?association « Union fait la force » du village Etondé Fang.
La taille des OP rencontrées varie considérablement. Elle est située dans la fourchette de 11 à 34 membres. Une analyse de la composition de ces différentes OP montre une composition globale de 42 femmes, 17 de jeunes et 28 d?hommes, soit un total de 87 personnes pour les quatre associations confondues. Durant le diagnostic, l?équipe a pu s?entretenir avec un échantillon de 26 personnes, représentatives des 4 OP, soit 11 femmes, 6 jeunes et 9 hommes.
Trois des OP rencontrées ont pour principale activité l?agriculture couplé à un système de cotisation (tontine), et une seule est focus sur la pêche. Les différentes OP rencontrées n?ont pas de réelle politique de production opérationnelle. On note une absence de plans d?affaires décrivant minutieusement la stratégie de développement. Le processus de production (aussi bien agricole qu?halieutique) demeure traditionnel et seulement 20% dont environ 9 femmes et 8 hommes sur les 87 membres confondus des OP ont reçu des formations spécifiques dans le domaine agropastoral et piscicole. Les nouvelles techniques de cultures et d?élevages que promeut le gouvernement camerounais sont peu maitrisées (ou vulgarisées) par les OP. L?essentiel des activités sont la pêche, et l?agriculture (maïsiculture, manioc et patates). Il ressort également que les niveaux d?accroissement moyen du volume de production ne sont pas très élevés. Les ventes y relatives sont stables dans le temps. Ce qui a laissé supposer qu?une grande partie de la production agricole n?est pas écoulée mais sert à l?autoconsommation, contrairement à la pêche qui permet d?avoir des revenus substantiels. Par ailleurs, l?accès au financement reste un sempiternel problème pour les OP. Par exemple, aucune OP ne dispose d?un compte bancaire.
Les moyens obtenus par les membres à travers les ressources de leurs OP sont principalement au nombre de trois :
? Tontine (groupe d?entraide, de mutualisation de travaux champêtres et d?épargne) ;
? Main d??uvre (appui au labeur à travers le travail communautaire dans les champs des membres),
? Encadrement (très limité en appui formation).
Toutes les OP rencontrées ne fonctionnent que sur des fonds issus des cotisations et droits d?adhésion des membres. Elles n?ont pas encore mis en place un système pérenne de génération de revenus pour faire face à leurs propres dépenses de fonctionnement, et encore moins aux dépenses pour des investissements productifs.
* Elaboration d?un plan de renforcement des capacités de chaque entité communautaire :
Les organisations paysannes riveraines (des mangroves pour le cas de ce projet) ont un rôle important à jouer dans la préservation et la gestion durable de ces écosystèmes, mais elles manquent souvent de capacités et de ressources pour faire face à ces défis. La dégradation des paysages de mangroves dans le PNCM est estimée à plus de 20% sur la période 2000-2015.
Afin de préserver les mangroves du PNCM et de soutenir les populations riveraines, un plan de renforcement des capacités des organisations paysannes riveraines des mangroves est essentiel, d?où l?objet de la présente activité. Ce plan vise à fournir aux organisations les connaissances, les compétences et les ressources nécessaires pour promouvoir une gestion durable des mangroves et améliorer leur résilience face aux changements environnementaux.
L?élaboration de ce plan de renforcement des capacités à nécessité de revisiter les quatre OP rencontrées durant le diagnostic organisationnel. L?activités s?est déroulée avec les membres des bureaux exécutifs de ces OP soit un total de 10 personnes pour 4 femmes et 6 hommes.
Le plan de renforcement permis de ressortir les actions prioritaires qui se déclinent ainsi qu?il suit :
1. Formation et sensibilisation : Des programmes de formation seront mis en place pour renforcer les connaissances des membres des OP sur les écosystèmes des mangroves, leur importance et les meilleures pratiques de gestion durable.
2. Renforcement des capacités techniques : Des formations techniques seront organisées pour les membres des organisations paysannes afin de développer leurs compétences dans divers domaines tels que la surveillance de la biodiversité, la gestion des ressources naturelles et les techniques de restauration des mangroves.
3. Accès aux ressources financières et matérielles : Les OP auront besoin de ressources financières et matérielles pour mettre en ?uvre leurs initiatives de protection et de gestion durable des mangroves. Des formations sur les mécanismes de recherche des financements seront organisées pour faciliter l'accès à ces ressources.
4. Renforcement de la gouvernance : Des session seront organisées pour renforcer la gouvernance au sein des organisations, et ainsi impacter leur participation dans les processus de gouvernance et améliorer leur représentation auprès des autorités locales et nationales.
Les indicateurs de succès pour ce plan de renforcement des capacités incluent :
- L'augmentation de la superficie de mangroves de 3ha tel que prévu par le projet. L'objectif est de stabiliser et de regénérer les écosystèmes des mangroves afin de préserver la biodiversité.
- Toucher au moins 100 riverains des villages dont 30 femmes (au minimum) sur les initiatives de préservation des mangroves. L'objectif est d'impliquer un maximum de communautés dans la gestion durable des mangroves.
- Promouvoir les activités économiques au sein des OP liés aux mangroves, telles que la pêche artisanale durable, l'écotourisme et la collecte de produits forestiers non ligneux. L'objectif est de promouvoir le développement économique des populations riveraines tout en préservant les mangroves.
* Organisation des sessions de renforcement des capacités des entités communautaires sur la base des diagnostics (plans d?affaires, lobbying, leadership, plaidoyer, animation?) :
Ces sessions de renforcement des capacités s?appuie sur les résultats du diagnostic des OP. Elles sont essentielles pour promouvoir la sensibilisation et la formation, renforcer les compétences techniques, faciliter l'accès aux ressources financières et matérielles, renforcer la gouvernance. Les villages Etondéfang, Nazareth et Mabiogo ont accueilli 3 sessions, pour une participation totale de 104 personnes dont 33 femmes, 7 handicapés, et 64 hommes.
La sensibilisation et la formation étant des éléments clés pour renforcer les connaissances des OP, elles ont mis l?accent sur l'importance de la préservation des mangroves, leur rôle dans la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que les bonnes pratiques de gestion durable. L?équipe du projet et la spécialiste en charge ont partagé leurs connaissances tout en invitant les participants à dissimuler les acquis autour d?eux.
Le renforcement des capacités techniques a consisté à dispenser une formation théorique aux techniques de reboisement, de restauration des mangroves et de surveillance de la biodiversité, nécessaires pour une gestion efficace des mangroves. Des démonstrations pratiques ont été organisées pour permettre aux participants de mettre en pratique ces compétences.
Concernant l'accès aux ressources financières et matérielles les OP ont été informées des différentes sources de financement disponibles pour leurs activités, telles que les subventions, les partenariats avec les donateurs, les prêts et les investissements. Il leur a été ensuite présenté les approches utilisées pour avoir accès à ces financements.
Quant à la gouvernance, le but visé était donc d?aider à redynamiser les groupes, en aidant à restructurer. Les thèmes ont porté sur la définition et clarification des concepts propres aux associations ; les fonctions des organisations paysannes ; les conditions d?émergence et mode de création des OP ; le processus de légalisation des organisations paysannes ; les conditions indispensables au développement durable des associations et la petite comptabilité.
* Mise en place des pépinières villageoise de plants Rhizophora racemosa pour les espaces forestiers, autogérées par les entités communautaires et les ménages :
Les villages concernés par cette activité du projet sont Itonde-Fang, Mabiogo, Nazareth, Nyamalendé et Ebodjè. La mise en place de ces pépinières villageoises a fait émerger certains défis. Il a été essentiel d'obtenir le soutien et une participation active des communautés locale, puisqu?il fallait non seulement non seulement des ressources matérielles, mais aussi une main-d'?uvre locale engagée. L?activité s?est aussi confrontée à la rareté des propagules, au désintérêt de certaines communautés pour le reboisement ; à la faible disponibilité des jeunes hommes qui sont pour la plupart employés des plantations agro-industrielles (Camvert et autres).
Toutefois, une pépinière de 1000 plants de Rhizophora racemosa a été mise en place dans le village Mabiogo, sur une superficie allouée d?environ 400 mètres carrés.
La méthode utilisée est la culture en pépinière. Il s?est agi dans un premier temps d?identifier et délimiter un site dans une zone de balancement des marées, à l?abri des intempéries pouvant abriter la pépinière. Puis de préparer le lit de culture où les propagules préalablement collectées et triées en forêt ont été ensemencés dans des sachets remplis de terre pour leur croissance. Des soins attentifs ont été assurés par les animateurs locaux identifiés pour maintenir une humidité adéquate, fournir un éclairage suffisant et éviter les maladies et les ravageurs. Afin de maintenir une gestion appropriée de la pépinière, 300 propagules ont été mis de côté pour assurer la reconstitution régulière, pour les plants morts ou non germés. La durée de vie de la pépinière en raison de la croissance des plants et de la disponibilité de la communauté est de 16 semaines environ.
Les plants seront ensuite repiqués dans les zones de plantation appropriées une fois qu'ils auront atteint une taille et une robustesse suffisantes.
L?étude de la situation de référence des activités menées sur l?intégrité des espaces de mangroves du PNCM a été menée dans les quatre villages suivants : Itonde Fang, Mabiogo, Nazareth et Nyamalandé. Cette étude a couvert période allant du 06 au 28 Janvier 2023. Elle a mobilisé toute l?équipe de mise en ?uvre du CORESZOM au sein de AIDE. Les phases qui ont émaillées cette étude sont les suivantes : la revue bibliographique, la collecte des données sur le terrain et la phase traitement, analyse et rapportage du rapport de l?étude.
La phase bibliographique a consisté en la consultation des documents relatifs au sujet de manière globale, mais spécifiquement il s?est agi de revisiter la documentation sur la zone d?étude.
La collecte des données quant à elle s?est vue scindée en deux, une partie enquête auprès des personnes ressources (fiches d?enquête), et une partie inventaire forestier dans les paysages de mangroves de la zone d?étude. Vingt-huit personnes dont 9 femmes et 19 hommes ont été interviewées dans le cadre de cette étude, dans les différents villages de l?étude, mais aussi à Campo ville dans les différents services du Parc Marin (récemment crée) mais aussi du Parc terrestres. L?inventaire forestier des mangroves a utilisé un taux de sondage à 0,5% pour une superficie estimée à 6 ha. Cependant les résultats du Schéma Directeur d?Aménagement des Mangroves du Cameroun élaboré par le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) en 2014, ainsi que l?Atlas des Mangroves du Cameroun, ont servi de base complémentaire lors du traitement et de l?analyse des données.
Le traitement des données a commencé par le dépouillement et codification. L?analyse pour sa part s?est effectuée sur Excel 2010.
Il ressort de cet état des lieux que dans les villages cibles du projet, les activités menées par les populations ne contribuent pas à une forte dégradation des forêts de mangroves. Le taux de dégradation à l?hectare est bas. Il a également été constaté que ces villages sont majoritairement habités par des autochtones qui pour la plupart, la connaissance sur l?importance des mangroves ne va pas au-delà de la protection contre l?érosion et contre les vagues de la mer. Du fait de la disponibilité des forêts de terre fermes autour d?eux, ils orientent leurs efforts sur ces sites comme ils ont vu faire leurs parents avant eux. Toutefois, la zone reste soumise à plusieurs pesanteurs locales grandissantes, qui se présentent comme des risques potentiels pouvant dégrader les paysages de mangroves. En bonne place on peut citer :
- La pression démographique et les activités humaines en raison de la densité grandissante de la population et des activités humaines, telles que l'agriculture, la pêche et l'exploitation forestière. Cette pression démographique est exacerbée avec l?installation des plantations agroindustrielles dans la zone ;
- L?urbanisation des villes de Kribi (port de Kribi) et Campo (installation des agro-industries) qui sont en expansion rapide, ce qui entraîne une pression accrue sur les zones côtières. Cette urbanisation peut entraîner la destruction des mangroves pour la construction de bâtiments et d'infrastructures ;
- L?exploitation forestière illégale des mangroves pour le fumage du poisson et le bois d??uvre peut entraîner une déforestation et une perte d'habitat pour la faune et la flore.
Ainsi, le renforcement de l?éducation environnementale, de la communication et la sensibilisation des populations locales reste un élément clé pour assurer la sauvegarde des forêts de mangrove du PNCM.
* Organisation des sessions de sensibilisation et de formation des communautés riveraines du PNCM sur les enjeux liés à la dégradation des espaces de mangroves et forestiers :
Dans le cadre du présent projet des sessions de sensibilisation et de formation des communautés riveraines ont été organisées. L?objectif était de sensibiliser les communautés et les autorités locales sur le rôle et les enjeux liés à la dégradation des forêts de mangroves. Les mangroves sont des écosystèmes côtiers essentiels à la biodiversité, à la protection des côtes contre les tempêtes et à la régulation du climat, mais aussi, contribuent à la subsistance des communautés riveraines. Cependant, ces écosystèmes sont sujets à des menaces diverses à l?instar de l?exploitation forestière illégale, la pollution et le développement non durable.
Cette activité visant à réduire les menaces suscitées dans le PNCM, s?est déroulée sous forme de causeries éducatives au sein des villages Ebodje, Mabiogo, Nyamalende et Nazareth.
Quatre sessions de sensibilisation ont permis d'informer les habitants sur l'importance des mangroves et les conséquences de leur dégradation, en se basant sur l?étude de référence réalisée. L?équipe dédiée à l?activité a exposé des présentations visuelles pour illustrer les différents enjeux liés à la dégradation des mangroves.
Les quatre autres sessions de formation ont quant à elles permis d'initier les communautés dans l'adoption de pratiques plus durables. Les habitants ont été édifiées sur les techniques de pêche responsables et de reboisement des mangroves. Les sessions ont aussi permis de mettre en avant l?importance de la collaboration entre les différents acteurs locaux pour une gestion durable des ressources naturelles en général.
Un total de 121 personnes dont 43 femmes et 14 jeunes (15-19 ans) et 64 hommes ont participé à cette activité. Les séances ont par ailleurs vu la participation de deux agents des services de la conservation du parc Marin Manyange na Elombo-Campo.
Cette activité d'organisation de sessions de sensibilisation et de formation a rencontré un vif succès. Les habitants des quatre villages ont exprimé leur intérêt pour la préservation des mangroves et leur volonté de s'engager dans des pratiques plus durables. Ils ont également fait part de leur souhait de participer activement à la protection de ces écosystèmes.
* Diagnostic organisationnel, technique et économique des entités communautaires :
Le diagnostic a permis de procéder à une analyse de la situation actuelle des associations communautaires, afin de déterminer les besoins et lacunes en termes de compétences et de ressources. Le diagnostic a touché quatre (04) Organisations Paysannes (OP) dans trois villages, il s?agit de : l?association « Ntabe Nlam » du village Nyamalandé ; l?Association des pisciculteurs du village Mabiogo ; l?association « Amie sincère » du village Mabiogo ; et l?association « Union fait la force » du village Etondé Fang.
La taille des OP rencontrées varie considérablement. Elle est située dans la fourchette de 11 à 34 membres. Une analyse de la composition de ces différentes OP montre une composition globale de 42 femmes, 17 de jeunes et 28 d?hommes, soit un total de 87 personnes pour les quatre associations confondues. Durant le diagnostic, l?équipe a pu s?entretenir avec un échantillon de 26 personnes, représentatives des 4 OP, soit 11 femmes, 6 jeunes et 9 hommes.
Trois des OP rencontrées ont pour principale activité l?agriculture couplé à un système de cotisation (tontine), et une seule est focus sur la pêche. Les différentes OP rencontrées n?ont pas de réelle politique de production opérationnelle. On note une absence de plans d?affaires décrivant minutieusement la stratégie de développement. Le processus de production (aussi bien agricole qu?halieutique) demeure traditionnel et seulement 20% dont environ 9 femmes et 8 hommes sur les 87 membres confondus des OP ont reçu des formations spécifiques dans le domaine agropastoral et piscicole. Les nouvelles techniques de cultures et d?élevages que promeut le gouvernement camerounais sont peu maitrisées (ou vulgarisées) par les OP. L?essentiel des activités sont la pêche, et l?agriculture (maïsiculture, manioc et patates). Il ressort également que les niveaux d?accroissement moyen du volume de production ne sont pas très élevés. Les ventes y relatives sont stables dans le temps. Ce qui a laissé supposer qu?une grande partie de la production agricole n?est pas écoulée mais sert à l?autoconsommation, contrairement à la pêche qui permet d?avoir des revenus substantiels. Par ailleurs, l?accès au financement reste un sempiternel problème pour les OP. Par exemple, aucune OP ne dispose d?un compte bancaire.
Les moyens obtenus par les membres à travers les ressources de leurs OP sont principalement au nombre de trois :
? Tontine (groupe d?entraide, de mutualisation de travaux champêtres et d?épargne) ;
? Main d??uvre (appui au labeur à travers le travail communautaire dans les champs des membres),
? Encadrement (très limité en appui formation).
Toutes les OP rencontrées ne fonctionnent que sur des fonds issus des cotisations et droits d?adhésion des membres. Elles n?ont pas encore mis en place un système pérenne de génération de revenus pour faire face à leurs propres dépenses de fonctionnement, et encore moins aux dépenses pour des investissements productifs.
* Elaboration d?un plan de renforcement des capacités de chaque entité communautaire :
Les organisations paysannes riveraines (des mangroves pour le cas de ce projet) ont un rôle important à jouer dans la préservation et la gestion durable de ces écosystèmes, mais elles manquent souvent de capacités et de ressources pour faire face à ces défis. La dégradation des paysages de mangroves dans le PNCM est estimée à plus de 20% sur la période 2000-2015.
Afin de préserver les mangroves du PNCM et de soutenir les populations riveraines, un plan de renforcement des capacités des organisations paysannes riveraines des mangroves est essentiel, d?où l?objet de la présente activité. Ce plan vise à fournir aux organisations les connaissances, les compétences et les ressources nécessaires pour promouvoir une gestion durable des mangroves et améliorer leur résilience face aux changements environnementaux.
L?élaboration de ce plan de renforcement des capacités à nécessité de revisiter les quatre OP rencontrées durant le diagnostic organisationnel. L?activités s?est déroulée avec les membres des bureaux exécutifs de ces OP soit un total de 10 personnes pour 4 femmes et 6 hommes.
Le plan de renforcement permis de ressortir les actions prioritaires qui se déclinent ainsi qu?il suit :
1. Formation et sensibilisation : Des programmes de formation seront mis en place pour renforcer les connaissances des membres des OP sur les écosystèmes des mangroves, leur importance et les meilleures pratiques de gestion durable.
2. Renforcement des capacités techniques : Des formations techniques seront organisées pour les membres des organisations paysannes afin de développer leurs compétences dans divers domaines tels que la surveillance de la biodiversité, la gestion des ressources naturelles et les techniques de restauration des mangroves.
3. Accès aux ressources financières et matérielles : Les OP auront besoin de ressources financières et matérielles pour mettre en ?uvre leurs initiatives de protection et de gestion durable des mangroves. Des formations sur les mécanismes de recherche des financements seront organisées pour faciliter l'accès à ces ressources.
4. Renforcement de la gouvernance : Des session seront organisées pour renforcer la gouvernance au sein des organisations, et ainsi impacter leur participation dans les processus de gouvernance et améliorer leur représentation auprès des autorités locales et nationales.
Les indicateurs de succès pour ce plan de renforcement des capacités incluent :
- L'augmentation de la superficie de mangroves de 3ha tel que prévu par le projet. L'objectif est de stabiliser et de regénérer les écosystèmes des mangroves afin de préserver la biodiversité.
- Toucher au moins 100 riverains des villages dont 30 femmes (au minimum) sur les initiatives de préservation des mangroves. L'objectif est d'impliquer un maximum de communautés dans la gestion durable des mangroves.
- Promouvoir les activités économiques au sein des OP liés aux mangroves, telles que la pêche artisanale durable, l'écotourisme et la collecte de produits forestiers non ligneux. L'objectif est de promouvoir le développement économique des populations riveraines tout en préservant les mangroves.
* Organisation des sessions de renforcement des capacités des entités communautaires sur la base des diagnostics (plans d?affaires, lobbying, leadership, plaidoyer, animation?) :
Ces sessions de renforcement des capacités s?appuie sur les résultats du diagnostic des OP. Elles sont essentielles pour promouvoir la sensibilisation et la formation, renforcer les compétences techniques, faciliter l'accès aux ressources financières et matérielles, renforcer la gouvernance. Les villages Etondéfang, Nazareth et Mabiogo ont accueilli 3 sessions, pour une participation totale de 104 personnes dont 33 femmes, 7 handicapés, et 64 hommes.
La sensibilisation et la formation étant des éléments clés pour renforcer les connaissances des OP, elles ont mis l?accent sur l'importance de la préservation des mangroves, leur rôle dans la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que les bonnes pratiques de gestion durable. L?équipe du projet et la spécialiste en charge ont partagé leurs connaissances tout en invitant les participants à dissimuler les acquis autour d?eux.
Le renforcement des capacités techniques a consisté à dispenser une formation théorique aux techniques de reboisement, de restauration des mangroves et de surveillance de la biodiversité, nécessaires pour une gestion efficace des mangroves. Des démonstrations pratiques ont été organisées pour permettre aux participants de mettre en pratique ces compétences.
Concernant l'accès aux ressources financières et matérielles les OP ont été informées des différentes sources de financement disponibles pour leurs activités, telles que les subventions, les partenariats avec les donateurs, les prêts et les investissements. Il leur a été ensuite présenté les approches utilisées pour avoir accès à ces financements.
Quant à la gouvernance, le but visé était donc d?aider à redynamiser les groupes, en aidant à restructurer. Les thèmes ont porté sur la définition et clarification des concepts propres aux associations ; les fonctions des organisations paysannes ; les conditions d?émergence et mode de création des OP ; le processus de légalisation des organisations paysannes ; les conditions indispensables au développement durable des associations et la petite comptabilité.
* Mise en place des pépinières villageoise de plants Rhizophora racemosa pour les espaces forestiers, autogérées par les entités communautaires et les ménages :
Les villages concernés par cette activité du projet sont Itonde-Fang, Mabiogo, Nazareth, Nyamalendé et Ebodjè. La mise en place de ces pépinières villageoises a fait émerger certains défis. Il a été essentiel d'obtenir le soutien et une participation active des communautés locale, puisqu?il fallait non seulement non seulement des ressources matérielles, mais aussi une main-d'?uvre locale engagée. L?activité s?est aussi confrontée à la rareté des propagules, au désintérêt de certaines communautés pour le reboisement ; à la faible disponibilité des jeunes hommes qui sont pour la plupart employés des plantations agro-industrielles (Camvert et autres).
Toutefois, une pépinière de 1000 plants de Rhizophora racemosa a été mise en place dans le village Mabiogo, sur une superficie allouée d?environ 400 mètres carrés.
La méthode utilisée est la culture en pépinière. Il s?est agi dans un premier temps d?identifier et délimiter un site dans une zone de balancement des marées, à l?abri des intempéries pouvant abriter la pépinière. Puis de préparer le lit de culture où les propagules préalablement collectées et triées en forêt ont été ensemencés dans des sachets remplis de terre pour leur croissance. Des soins attentifs ont été assurés par les animateurs locaux identifiés pour maintenir une humidité adéquate, fournir un éclairage suffisant et éviter les maladies et les ravageurs. Afin de maintenir une gestion appropriée de la pépinière, 300 propagules ont été mis de côté pour assurer la reconstitution régulière, pour les plants morts ou non germés. La durée de vie de la pépinière en raison de la croissance des plants et de la disponibilité de la communauté est de 16 semaines environ.
Les plants seront ensuite repiqués dans les zones de plantation appropriées une fois qu'ils auront atteint une taille et une robustesse suffisantes.
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