L?articulation principale de ce projet est la diversification de la production dans les systèmes de monoculture de palmier à huile sur la base des propositions des populations locales. Par ailleurs l?augmentation du rendement des palmiers sur a base des pratiques de gestion et de la fertilisation organique sera implémentée.
La participation des populations locales à chaque activité de ce projet leur permettra s?imprégner des connaissances générées. Par ailleurs, ESC organisera des séances de restitutions des connaissances. Par ailleurs, les publications scientifiques permettront de mieux valoriser ces résultats.
Project Results
* Faire une enquête auprès des petits producteurs
Cette activité a été capitale car a permi de faire un véritable état des lieu de l?élaiculture dans la périphérie du Parc National de Douala Edéa et de faire la typologie des petites exploitations. Cette activité est venue après la présentation du projet aux autorités administatives et traditionnelles. Les opérations d?enquête auprès des petits producteurs et responsables d?administration ont permis de faire état du fait que 86 % de petits producteurs sont autochtones. Les palmeraies tenues par les petits producteurs dans la périphérie du PNDE sont âgés en moyenne de 16,06 ± 10,13 ans. 71 % de petits producteurs sont créateurs de leurs propre plantations et les femmes sont propriétaire soit par filiation ou par héritage. Egalement, 58,50 % des petits producteurs disposent d?autres plantations. 91 % des exploitations sont installées sur les terres héritées. Les semences exploitées proviennent du FEMEC (1 %), de la Ferme-Suisse (2 %), de l?IRAD (49 %), des pépinières locales (3 %) et de la Socapalm (37 %). 57 % des exploitations ont été installées dans les forêts primaires, 29 % dans les jachères, 9 % sur des espaces préalablement occupés par des cultures vivrières et 5 % dans les anciens cacaoyères. 41 % des palmeraies concernées sont limitrophes des forêts primaires, ce qui amène à s?inquiéter sur le risque d?extension des palmeraies et de la destruction de la biodiversité, car en plus 84 % des personnes enquêtées voudraient étendre leurs palmeraies. Les principales pratiques de gestions observées sont l?élagage (98 % des plantations), le désherbage (100 % des exploitations) et la fertilisation (29 % des plantations). Le traitement phytosanitaire est très peu pratiqué (12 % des répondants). 87 % des exploitations sont désherbées manuellement, 11 % par l?usage des herbicides et 2 % à l?aide des tondeuses. L?application des intrants chimiques est beaucoup plus observée dans chez les petits producteurs de l?Arrondissement d?Edéa 1er à cause de la proximité avec la SOCAPALM. Dans la périphérie du PNDE, 84 % des petites exploitations sont dépourvues d?arbres de la forêt naturelle préexistante. Seulement 16 % des exploitations en ont conservées quelques arbres. Ce qui dénote d?un faible niveau de conservation de la biodiversité. Les espèces d?arbres conservées sont Lophira alata (Azobé), Milicia excelsa (Iroko), Irvingia gabonensis (Mango), Coula edulis (noisetier) et Musanga cecropioides (parasolier). Toutefois, le poivre sauvage (Piper guineensis) est également conservé par les petits producteurs. Ces espèces sont conservées à des fins commerciales, alimentaires ou médicinales. Parmi les personnes enquêtées, 69 % déclarent ne pas avoir d?arbres fruitiers dans leurs exploitations, contre 31 % qui en signalent la présence et les principales espèces sont l?avocatier, le Better cola, le casmanguier, le citronnier, le goyavier, le safoutier, le manguier et l?oranger. Les petits producteurs utilisent les espèces herbacées qui poussent sous leurs plantations à des fins alimentaières, pour protéger le sol contre l?érosion et à des fins médicinale.
En outre, les interviews auprès des petits producteurs nous ont permis d?identifier deux types de plantations à savoir, les petites palmeraies de Type 1 entretenues avec les intrants chimiques outre le désherbage et l?élagage ; les palmeraies de Type 2 où seul le désherbage manuel et l?élagage sont appliqués et la fertilisation est gérée de façon naturelle par les feuilles issues de l?élagage et les régimes de noix vides.C?est sur la base de ces deux types de petites palmeraies que les plantations pilotes ont été selectionnées.
*Mener des opérations d?inventaire floristique avant et après application des nouvelles pratiques de gestion
Les opération d?inventaire floristique ont été subordonnées à la typologie des petites exploitations effectuée dans l?activité 1.1 ci-dessus et à la signature des convention avec les plantations retenues au cours de l?analyses des données d?enquêtes auprès des petits producteurs. Ainsi, 06 plantations pilotes ont été choisies, soit 03 palmeraies dans l?Arrondissement de Ngwei et 03 palmeraies à Edéa 1er. L?adhésion des propriétaires, l?accessibilité et l?âge des plantations sont les critères sur lesquelles l?Equipe de coordination du projet s?est appuyée pour choisir les plantations pilotes. En effet, les palmeraies d?âges inférieur ou égal à 15 ans en raison du besoin d?introduire les cultures sous les palmiers et expérimenter les l?impact des bonnes pratiques culturales, ont été privilégiées. Les conventions de partenariat ont été signées avec les propriétaires des plantations retenues à cet effet.
Les opérations d?inventaire floristique ont été menées par une équipe de deux botanistes du laboratoire de Botanique et Écologie du Département de Biologie et Physiologie Végétales de la Faculté des Sciences de l?Université de Yaoundé 1, accompagnée de deux guides locaux, outre l?étudiant de engagé par l?équipe ESC.
Le coefficient de similitude de Sörensen entre les plantations de Type 1 et de Type 2 est de 32 %, preuve que ces types de palmeraies sont différents du point de vue floristique. Les palmeraies de Type 2 sont plus riches en espèces et présentent une importante diversité floristique dans la strate inférieure, comparées aux palmeraies de Type 1 où richesse et diversité floristiques sont faibles. L?usage des intrants chimique apparait donc comme une mauvaise option pour la protection de la diversité végétale dans le sous-bois des palmeraies.
Le fond floristique des palmeraies de Type 2 est constitué des fougères (Marattia cicutifolia), Costus afer, Chromolaena odorata, Laportea aestuans, Grona adscendens, Cyathula prostrata et Paspalum conjugatum qui sont toutes des plantes médicinales.
Les espèces rares des palmeraies sont contenues dans le tableau ci-dessous. Il s?agit d?un mélange d?espèces ligneuses forestières au stade de plantule et d?espèces rudérales. Ce sont les espèces qui nécessitent la conservation au vue de leurs importances qui sont médicinales, écologiques, bois d??uvre ou usages courantes. L?abondance des espèces ligneuses parmi les taxons rares témoigne du fait que les palmeraies appartenant aux petits producteurs sont un réservoir pour la biodiversité.
-Liste des espèces rares dans les palmeraies de Type 2
Espèces Usages probables
Acalypha ciliata Médicinale
Albizia adiantifolia Fixatrice d?azote
Albizia ferruginea Fixatrice d?azote
Alstonia boonei Médicinal et bois d??uvre
Amphimas ferrugineus Bois d??uvre
Caloncoba welwitschii Médicinale
Cassia sp Bois de chauffe
Celtis zenkeri Bois d??uvre
Costus sp
Distemonanthus benthamianus Bois d??uvre
Emilia praetermissa Médicinale
Macaranga assas Bois de chauffe
Macaranga monandra Bois de chauffe
Pentaclethra macrophylla Produit forestier non ligneux
Persea americana Alimentaire
Petersianthus macrocarpus Bois d??uvre et plante hôte des chenilles comestibles
Pseudospondias microcarpa Bois de chauffe
Psidium guajava Alimentaire
Spathodea campanulata Bois d??uvre et médicinale
Tetrorchidium didymostemon Bois de chauffe, artisanal et médicinal
Tithonia diversifolia Bio pesticide
Trema orientalis Médicinale
Les plantations de Type 1 ont un fond floristique très peu diversifié et exclusivement constitué des espèces rudérales.
Dans la strate inférieure des palmeraies de Type 1, les espèces rares sont uniquement rudérales. Les espèces ligneuses au stade de plantule sont inexistantes outre Milicia excelsa et Psidium guayava dont l?application des herbicides ferra probablement disparaitre. Aussi parmi les espèces rares on dénombre des espèces médicinales qui pourront également disparaitre avec l?application des herbicides qui conduit à l?obtention d?un milieu peuplé de Poaceae (gazon).
Espèces rares dans les palmeraies de Type 1
Espèces Usages probables
Cissus aralioides Médicinale
Cogniauxia podoleana Médicinale
Drymaria cordata Lutte contre les autres espèces rudérales
Emilia coccinea Médicinale
Ficus mucuso Médicinale
Fluerya aestuans Médicinale
Galinsoga ciliata Alimentaire
Milicia excelsa Médicinale, bois de chauffe et bois d??uvre
Oxalis corniculata Médicinale
Paspalum polystachium -
Physalis angulata Médicinale
Psidium guayava Alimentaire
Stachytarpheta cayennensis Médicinale
Synedrella nodiflora -
*Collecte des variables des plantations pilotes
Les données biotiques et abiotiques ont été collectées dans les plantations pilotes après les opérations d?inventaire floristique. Il s?agissait notamment des échantillons pour obtenir les caractéristiques physico-chimiques des sols, du comptage de la densité des régimes de noix par plants au sein des plantations pilotes et de la densité foliaire par palmier, ceci dans le but de mieux observer l?impact l?application des pratiques de gestion. Les analyses des sols sont en cours au Laboratoire d?Analyses des Sols et de Chimie de l?Environnement de la Faculté des Sciences Agronomiques de l?Université de Dschang et devront être disponible d?ici le mois d?août 2023.
Les données biotiques moyennes par plantations sont celles consignées dans le tableau ci-dessous. On a remarqué que les plantations pilotes retenues dans l?Arrondissement de Ngwei ont un nombre de feuilles élevé et un nombre de régimes de noix par palmier très faible comparé à celles de la localité d?Edéa 1er où le nombre de feuille par palmier est faible et le nombre de régimes de noix par palmier élevé. Au cours des opérations d?enquêtes auprès des producteurs, ces derniers ont affirmé que l?élagage non seulement de booste la productivité des plants, mais aussi permet d?obtenir des régimes ayant une masse importante. Il existe une différence significative de densité foliaire et fruitière en fonction des Arrondissement au seuil de 5 % suivant le teste de Tukey (p-value ? 0,05). Cependant il n?existe pas de différence significative des variables considérées dans les plantations au sein du même Arrondissement. La proximité de la SOCAPALM dans l?Arrondissement d?Edéa 1er expliquerait les moyennes des nombres de feuilles et de régimes de noix au sein des petites exploitations. Notons que certains petits producteurs dans cette localité sont également ouvriers à la SOCAPALM et donc ont acquis une certaine expertise dans la gestion des palmeraies.
* Pratiques de gestion et diversification de la production
En collaboration avec les propriétaires, les bonnes pratiques de gestions notamment l?élagage et le désherbage ont été implémentées. Lea fertilisation organique à travers les fientes de poules telle que prévue dans le cadre de ce projet sont à venir au mois d?août 2023 avec l?introduction des cultures vivrières choisies de de façon participative avec les producteurs.