Le Tafilalet est la plus méridionale d'un groupe de plusieurs oasis traversées par l'oued Ziz dans le Sahara marocain. Ce groupe d'oasis est le plus étendu du monde avec 1380 km², 300 villages et jusqu'à 150.000 habitants. La forme d'économie traditionnelle dans le Tafilalet est l'économie d'oasis avec le palmier dattier comme plante dominante. En raison des conditions climatiques, l'exploitation des sols n'est possible qu'avec une irrigation artificielle, ce qui fait de la salinité des sols. La situation de dégradation des oasis de la région du Tafilalet est dramatique en raison du changement climatique et concerne principalement les ressources en eau, la diminution de la biodiversité et le potentiel agricole. Cela conduit une partie de la population rurale à abandonner son potentiel de production et à voir sa source de revenus se réduire.

Pourtant, la région possède une grande diversité d'écosystèmes, d'espèces et de ressources biologiques et génétiques qui constituent des bases

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importantes pour les moyens de subsistance de la population rurale et le développement économique au niveau local. Cependant, le potentiel économique de ces services écosystémiques (comme les produits naturels, les ressources génétiques et biologiques comme les plantes médicinales et aromatiques, etc.) n'a pas encore été suffisamment valorisé. La population rurale manque de capacités pour utiliser les ressources biologiques de manière durable, pour développer des chaînes de valeur pour assurer la valorisation économique par la transformation et commercialisation des ressources biologiques dans le cadre d'une organisation autogérée (Problème central).

Dans ce contexte le projet a pour objectif global la préservation de la biodiversité et des sols dans la région du Tafilalet à travers les activités suivantes :

(1) La valorisation des ressources biologiques par la transformation et la commercialisation de plantes médicinales et aromatiques, qui contribuent à la conservation de la biodiversité et des écosystèmes et à l'amélioration des revenus des groupes vulnérables en milieu rural.
(2) La création et le renforcement des capacités des coopératives de femmes qui transforment et commercialisent les ressources biologiques et s'autogèrent.
(3) Une démarche agro-écologique pour la protection et la restauration des sols compatibles avec le climat en assurant la gestion rationnelle de l?eau.
(4) La mise en ?uvre innovante au niveau local du Protocole de Nagoya, qui n?est ratifié par le Maroc qu'en 2021, dans le sens du partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation pour les productrices des coopératives, par le biais d'accords à promouvoir avec des entreprises cosmétiques ou des laboratoires étrangers. Cette mise en ?uvre pilote du Protocole de Nagoya au niveau local a également une grande importance et une valeur d'expérience pour le ministère chargé de l'environnement dans sa fonction de "guichet unique" pour approuver et surveiller les accords contractuels du " consentement préalable en connaissance de cause " (PIC en anglais) et les " conditions convenues d'un commun accord " (MAT en anglais) consacrés par la convention sur la diversité biologique.

Un système de suivi et d'évaluation sera mis en place spécifiquement pour ce projet afin de témoigner de son effectivité et ses résultats.

Les expériences et les bonnes pratiques du projet seront documentées en tant que modèle d?un projet pour la promotion des emplois verts et inclusifs en vue de la conservation et la valorisation durable de la biodiversité et de la lutte contre la dégradation des sols et seront présentées lors des congrès et d?autres évènements nationaux et internationaux. Cette documentation peut servir pour la mise à l?échelle par le ministère chargé de l?environnement, des bailleurs de fonds ou d?autres parties prenantes.

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