Le canton de Koumea, comme la plupart de cantons de la préfecture de Kozah, est caractérisé par un relief accidenté, avec des collines rocheuses.
Les pratiques culturales, notamment la culture en terrasse, qui jadis étaient soigneusement choisies et adoptées, en tenant compte de la fragilité de ces écosystèmes sont, soit mal pratiquées ou soit abandonnées, de nos jours. Les conséquences sont, entre autres, l?appauvrissement des sols et des habitats naturels, l?érosion de la diversité biologique et l?accroissement du taux de pauvreté dans la localité.
Les disparités importantes entre les rôles et droits des hommes et ceux des femmes dans le canton font que les femmes sont plus vulnérables à la dégradation des écosystèmes dans le milieu.
Le projet de restauration des terres agricoles et de renforcement des moyens d?existence des femmes et des jeunes du village de Kpatayou a ciblé principalement les femmes et les jeunes pour assurer l?adoption des comportements favorables à la gestion durable des ressources naturelles.
En termes d?approches, la stratégie a consisté à identifier les producteurs agricoles les plus démunis, parmi les femmes et les jeunes, à renforcer leurs connaissances et compétences sur les bonnes pratiques culturales et de gestion durable des forêts, à créer des sites pilotes de démonstration (production et utilisation de composts et création de plantation d?anacardiers) et à les organiser autour des activités génératrices de revenus, telles que le maraichage et la production et la transformation de gingembre.
A travers 166 producteurs agricoles bénéficiaires, dont 85 femmes, le projet a contribué à soumettre plus de 2 ha de flancs de collines à une production agricole durable. Plusieurs bonnes pratiques culturales, dont la fabrication et l?utilisation des intrants organiques et l?agroforesterie, y sont pratiquées.
Afin d?initier la population à la protection des flancs de collines dénudés, le projet a permis la création d?une plantation de 3 hectares d?anacardiers. La création de cette plantation vise, non seulement la reconstitution du couvert forestier, aux fins de lutte contre la dégradation des terres et l?atténuation des effets changements climatiques, mais également la mise en place d?un verger pour diversifier les sources de revenus dans la communauté. Un périmètre maraicher aménagé (installation de forage muni de kit solaire de pompage, avec un système d?irrigation), permet à 34 personnes, dont 19 femmes de produire et de commercialiser des légumes.
Par ailleurs, grâce à la formation et aux équipements fournis par le projet, 12 femmes transforment le gingembre et le soja et commercialisent leurs dérivés.
Auprès de la quasi-totalité des bénéficiaires, il a été déjà noté une augmentation des revenus, allant jusqu?à plus de 25%, par ménage.
Ainsi donc, une partie des écosystèmes qui fournissent des services essentiels, en particulier l?eau et contribuent à la santé, aux moyens de subsistance et au bien-être de la population locale, est en voie d?être restaurée et sauvegardée, en tenant compte des besoins spécifiques des femmes et des jeunes de la localité.