L?un des principaux défis que le Togo doit relever, dans ses efforts pour atteindre les objectifs de développement durable est le chômage et le sous-emploi des jeunes. En effet, les jeunes, âgés de 15 à 34 ans représentent près de 78,5% des chômeurs (ERI-ESI, 2017). Au-delà de l?insuffisance de la transformation structurelle de l?économie susceptible de créer suffisamment d?emplois durables et décents, les principales contraintes liées à l?emploi sont, l?environnement économique relativement peu favorable à la création d?emplois, l?inadéquation des compétences des jeunes avec les besoins du marché du travail, la faible capacité des jeunes à l?auto-emploi et l?insuffisante valorisation des opportunités du secteur agricole. Cette situation occasionne une vulnérabilité accrue au sein des jeunes qui se retrouvent pour la plupart dans le secteur informel et les micro-activités à faible création de richesse.
C?est dans ce contexte que le projet de création d?un centre de vulgarisation des bonnes pratiques d?agroécologie et de bioénergie dans le canton de Hahotoe a été élaboré et mis en ?uvre pour contribuer à améliorer l?employabilité et l?autonomisation des jeunes.
La mise en ?uvre du projet a été basée sur l?approche learning by doing. Cette approche proactive de formation basée sur une pédagogie active où l?apprentissage se fait par la pratique et non par la théorie, en mettant l?accent beaucoup plus sur le savoir-faire que le savoir, c?est-à-dire l?acquisition de compétences directement applicables sur le lieu de travail.
Les principaux résultats obtenus sont : (i) un hangar amélioré composé d?une salle de formation d?un magasin de stockage et de 2 chambres d?hébergement est construit ; (ii) un périmètre maraicher aménagé, avec un forage muni de kit solaire de pompage ; (iii) plusieurs équipements, dont un biodigesteur, deux composteurs modélisés, deux carbonisateurs modélisés, un séchoir solaire et un système de production de biopesticide sont installés.
Grâce à ce projet 10 jeunes, dont 5 filles, ont amélioré leurs connaissances et compétences et sont capables de s?auto-employer, en adoptant les techniques écologiques de production agricole. La plupart commencent par s?installer à leur propre compte et à diffuser auprès des producteurs de leur localité les bonnes pratiques culturales apprises.
Le Togo compte beaucoup sur le secteur agricole, et attend de lui qu?il contribue efficacement aux grands objectifs du pays : croissance économique, équilibre de la balance commerciale, inclusion sociale, création d?emplois particulièrement pour les jeunes, amélioration du niveau de vie des populations et de leur sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le projet de vulgarisation des bonnes pratiques d?agroécologie et de bioénergie dans le canton de Hahotoe est donc une contribution à cette attente.
En effet, en adoptant une approche basée sur la connaissance et la pratique, il a permis aux bénéficiaires de mieux cerner les relations dynamiques et complexes qui existent entre les sociétés humaines, les plantes cultivées, les animaux domestiques et les écosystèmes au sein desquels tous interagissent, ainsi que les liens directs entre les pratiques promues avec la sécurité alimentaire, la santé, la croissance économique, l?équité sociale, la lutte contre la faim, la durabilité environnementale et le développement durable rural.
Le projet a donc permis de former 20 jeunes, dont 10 femmes, agro-entrepreneurs et innovateurs écologiques, contribuant ainsi à faire de l?agriculture, un véritable moteur de croissance et de création d?emplois, conformément à l?ambition X de la feuille de route gouvernementale 2025, et à assurer l?autonomisation des femmes.